PROFESSIONS RéGLEMENTÉES
 

11/09/2014

PROFESSIONS RÉGLEMENTÉES

Une rentrée à haut risque

La profession est en état d’alerte depuis qu’elle a pris connaissance d’un rapport de l’Inspection générale des finances donnant plusieurs pistes de réformes qui pourraient bouleverser l’exercice des professions réglementées. Le projet de loi préparée au ministère de l'Économie retiendra-t-il des mesures concernant les chirurgiens-dentistes ?

« Le plus grand flou demeure sur ce qui nous concernera dans le projet de loi qui doit réformer les professions réglementées », s’inquiète la présidente de la CNSD, Catherine Mojaïsky. Aucun contact n’a encore eu lieu jusqu'à aujourd'hui avec le ministre de l’Économie qui prépare la « loi de croissance et de pouvoir d’achat » dans laquelle va figurer la déréglementation de certaines professions de santé. 
Comme les biologistes ?
Dans l’attente de connaître le projet du ministre de l’Économie, la profession ne peut que réagir aux conclusions d’un rapport de l’Inspection générale des finances (IGF) qui sert d’outil pour l’élaboration du texte. Ce rapport remet en cause le numerus clausus, la rémunération de l’acte prothétique et les règles de détention du capital des structures d’exercice. « Le plus gros danger est l’entrée des capitaux dans nos sociétés d’exercice. Cette ouverture peut déstabiliser l’exercice par une vision étrangère à la santé publique. On voit les dégâts provoqués chez les biologistes. Je ne voudrais pas que nos cabinets soient confrontés à cette même approche uniquement financière », plaide Catherine Mojaïsky. « Il semble heureusement que le ministère de la Santé soit sur la même longueur d’onde », veut-elle rassurer.
À la FSDL, on partage cette même inquiétude majeure face à l’arrivée possible de capitaux étrangers à la profession. « On finira comme les labos, rachetés les uns après les autres et nous deviendrons des salariés », prévient Patrick Solera. « Soit les praticiens vont se regrouper pour constituer de gros cabinets libéraux, soit ils seront rachetés par des groupes financiers, comme l’ont déjà vécu les laboratoires de biologie ».
L’exemple espagnol ?
S’agissant de la volonté de supprimer le numerus clausus. Les arguments développés pour différencier les études des chirurgiens-dentistes et celles des médecins « sont faux », affirme C. Mojaïsky. « Les études dentaires coûtent cher, de 12 000 à 15 000 euros par an. Veut-on dire par là que comme nos facultés ne sont pas en mesure de suivre financièrement, on va ouvrir des formations privées ? Nos confrères espagnols et portugais l’ont fait. Résultat leur taux de chômage dans la profession atteint 30 %. Et ils viennent s’installer chez nous ».
À l’UJCD, Philippe Denoyelle s’élève : « Et on nous a expliqué pendant des années que le numerus clausus était indispensable pour une bonne répartition sur le territoire et pour une prise en charge des dépenses de santé ! »
Transparence encore ?
Quant à mettre en relation directe le patient et le prothésiste, « on n’est plus dans la médecine », regrette P. Denoyelle. « Veut-on monter les populations les unes contre les autres ? »  En assurant qu’ils ne veulent pas de cette relation directe avec les patients, les prothésistes dentaires s’accordent avec la profession.
Cette nouvelle tentative de décomposition de l’acte prothétique « montre à quel point l’utilisation du nouveau devis légal est importante afin de prouver que nous avons déjà répondu à la demande de transparence et que la décomposition du coût de l’acte est déjà faite », affirme Catherine Mojaïsky.
La riposte : fermeture des cabinets
Les professions libérales réunies au sein de l’Union nationale des professions libérales (UNAPL) sont bien décidées à faire barrage aux tentatives de déréglementation. La première riposte est une « journée sans professions libérales » fixée le 30 septembre. L'Ordre, la CNSD, l'UJCD et la FSDL se mobilisent pour cette journée.

ACD

Les dernières réactions

  • 20/09/2014 à 08:35
    Diogene
    alerter
    C'est amusant s'arquebouter sur la prothèse est contreproductive pour nous et la profession de prothésiste ,tout concours à l'élimination du prothésiste artiste locale par des plateformes industrielles délocalisant à tout va . C'est la même logique ind


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