LE PASSAGE À LA CCAM
 

30/10/2014

LE PASSAGE À LA CCAM

Les réactions de trois confrères...

À partir du 1er novembre, il ne sera plus possible de coter en Ngap. Plus de 80 % des confrères codent déjà en CCAM, selon la CNSD. À l’attention de ceux qui n’ont pas encore sauté le pas « pour des raisons personnelles (cessation prochaine d’activité, malaise vis à vis de l’informatique...) », la CNSD publie un vadémécum de 8 pages qui reprend les actes les plus courants et rappelle des règles de fonctionnement.

L’UJCD de son côté dénonce les « ravages d’une absence totale de coordination dans la conduite » du changement de nomenclature et plaide pour un nouveau report « jusqu’à ce que les problèmes de liquidation soient réglés sur les serveurs de l’Assurance maladie » et que la CCAM « ne présente plus les impasses auxquels les praticiens sont quotidiennement confrontés ».
À la veille de cette étape, trois confrères témoignent de leur expérience de la CCAM.

Estelle SCHITTLY 
(51 - Reims)

AVEC UNE CERTAINE DOSE DE PATIENCE
Nous sommes passés à la CCAM dès le 1er juin sans trop de difficultés grâce à notre logiciel Gid. Il a fallu tout de même plus de 7 heures pour rentrer les honoraires de chaque acte prothétique plus les prix du laboratoire pour le nouveau devis. Nous avions auparavant effectué pour 1 500 € de mise à jour. La période pénible de mise en route, surtout imputable au manque de réactivité de la Sécurité sociale, a duré 1 mois. Sur 15 feuilles télétransmises, 5 revenaient avec des erreurs (et ce n’est pas terminé !). Aujourd’hui, le changement est intégré mais nous perdons du temps en saisie. Il y a un cheminement intellectuel particulier pour trouver les actes. Les codes associés sont pénibles à gérer et demeurent aléatoires. La feuille de sécu identique à celle des médecins n’est manifestement pas adaptée à l’ergonomie du chirurgien-dentiste car on ne peut pas inscrire plus de 6 actes. Enfin, j’observe que nous sommes totalement captifs de l’informatique ! Avec la CCAM et les difficultés de mise en œuvre du devis, il faut avoir une certaine dose de patience, de volonté et d’optimisme pour continuer notre métier qui se trouve relégué au second plan derrière toutes les difficultés administratives.


Hervé ZARKA 
(26 - Romans-sur-Isère)

UN CHANGEMENT D’HABITUDES
En tant que cadre syndical à la Confédération nationale des syndicats dentaires (CNSD), une formation confédérale m’a sensibilisé très en amont au changement de nomenclature. Et j’ai formé des confrères. Pourtant, j’ai attendu la troisième semaine de juillet pour sauter le pas car mon logiciel professionnel Julie n’était pas au point à temps et la hotline était injoignable. À part cette difficulté, j’ai eu besoin d’un peu plus d’une matinée pour effectuer quelques paramétrages avant de passer à la CCAM. C’est une façon de mettre sa griffe sur le logiciel. J’observe que cette nouvelle nomenclature implique un changement dans nos habitudes et notre manière de penser car nous avons maintenant des actes associés et d’autres qui sont complémentaires. Cela prend un peu de temps.

Richard KALEKA 
(75 - Paris)

JE N’EN VEUX PAS
Je ne peux pas et ne veux pas entrer dans la CCAM. Mon exercice serait totalement remis en cause. Cette nomenclature a été conçue pour l’assurance maladie, pas pour le patient ni le praticien. Le langage administratif submerge la communication avec le praticien, auquel on enjoint de déchiffrer et de reconnaître son travail sous forme de séries combinables de lettres et de chiffres. On peut comprendre cette solution dans le secteur hospitalier qui dispose de services administratifs. L’assurance maladie peut ainsi connaître le détail de l’activité et s’en servir pour ses statistiques. Mais plaquer cela sur notre système libéral n’est pas viable. Les praticiens libéraux sans assistance doivent mettre en place l’administration de leur cabinet, ce qui embolise leur disponibilité clinique. Par ailleurs, compte tenu du peu d’espace disponible sur la feuille de soins, nous sommes obligés d’en rédiger une à chaque séance. Cela augmente le temps administratif du praticien là où il était possible de rédiger une feuille toutes les 2 ou 3 séances. De plus, la feuille de soins ne permet de retenir qu’un nombre restreint de diagnostics ou de traitements. Enfin, avec les codes, il est impossible de ne pas être informatisé. J’ai une clientèle très ancienne et mes fichiers de patients sont remplis manuellement. Je ne souhaite pas investir dans un logiciel alors que j’ai décidé de m’arrêter dans 2 ans. Je sais que je prends un risque, mais je ne suis pas le seul.

Les dernières réactions

  • 31/10/2014 à 16:13
    fifi
    alerter
    si nous sommes européens, pourquoi les honoraires ne sont ils pas calqués sur ceux des confrères allemands?
  • 31/10/2014 à 19:25
    Fifi
    alerter
    Complexité croissante et temps dédié a l administratif de plus en plus important. Quand on parle de simplification on fait tout l'inverse merci à nos technocrates irresponsables !


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