L’ÉVÉNEMENT
Un mois tout juste. Tel est le laps de temps accordé au gouvernement pour convaincre les Français de lui signer un « CDI » (tout du moins pour 5 ans). Que faire pendant cette période sinon soigner la présentation et les premiers pas de l’équipe gouvernementale ? Par exemple, le maroquin du ministre des Solidarités et de la Santé a été confié à une personnalité issue de la société civile, un médecin qui préside le collège de la Haute Autorité de santé (HAS), Agnès...
Un mois tout juste. Tel est le laps de temps accordé au gouvernement pour convaincre les Français de lui signer un « CDI » (tout du moins pour 5 ans). Que faire pendant cette période sinon soigner la présentation et les premiers pas de l’équipe gouvernementale ? Par exemple, le maroquin du ministre des Solidarités et de la Santé a été confié à une personnalité issue de la société civile, un médecin qui préside le collège de la Haute Autorité de santé (HAS), Agnès Buzyn.
Après avoir dirigé l’Institut national du cancer (INCa), ce professeur d’hématologie avait pris la tête de la HAS il y a tout juste 1 an. C’est donc un nouveau défi pour cette femme de 54 ans qui a passé la plus grande partie de sa vie à l’hôpital. Cette personnalité saluée à droite et à gauche comme une femme d’expérience et de science va devoir renouer le dialogue et restaurer la confiance avec les professionnels de santé libéraux et, en particulier, les chirurgiens-dentistes. Leurs attentes à l’égard de la nouvelle ministre sont fortes. Ils ont hâte de tourner la page écrite par Marisol Touraine et dont ils retiennent aujourd’hui cinq années marquées justement par l’absence de dialogue et de concertation, par la généralisation du tiers payant et par un règlement arbitral qui a coupé court aux négociations et a imposé des conditions jugées « inacceptables » par toute une profession. La priorité est de sortir du règlement arbitral et de repartir dans de vraies négociations. Dans le même temps, les promesses présidentielles inquiètent.
Comment prendre en charge les prothèses dentaires à 100 % à l’horizon 2022 sans, en même temps, prévoir un fort réinvestissement dans le dentaire ? Pour la profession, plus de 2 milliards d’euros sont nécessaires. Tandis que le programme du président de la République, alors candidat, n’évoquait qu’une mise en concurrence…
Les premiers pas de la ministre seront scrutés avec attention.