Révolution numérique - Implant n° 1 du 01/02/2011
 

Implant n° 1 du 01/02/2011

 

ÉDITORIAL

Xavier
Assémat-Tessandier
  

Rédacteur en chef

Au début, dans les années 80, il y a eu la radiographie numérique. Balbutiements d’une révolution qui allait transformer notre exercice. L’apparition quasi immédiate sur un petit écran noir et blanc de 5 cm × 5 cm de la radiographie relevait de la magie, et ne laissait pas présager de la suite de l’évolution de la radiographie numérique dans nos cabinets. À la fin de ces mêmes années, les premiers pas de la tomodensitométrie se révélaient décevants au niveau de...


Au début, dans les années 80, il y a eu la radiographie numérique. Balbutiements d’une révolution qui allait transformer notre exercice. L’apparition quasi immédiate sur un petit écran noir et blanc de 5 cm × 5 cm de la radiographie relevait de la magie, et ne laissait pas présager de la suite de l’évolution de la radiographie numérique dans nos cabinets. À la fin de ces mêmes années, les premiers pas de la tomodensitométrie se révélaient décevants au niveau de l’interprétation du volume des maxillaires, et dès le début des années 90, le développement des logiciels d’exploitation des données, spécifiquement développés pour les maxillaires, permettait une visualisation bien plus précise de l’anatomie. À l’époque, il restait impensable de pouvoir se déplacer comme bon nous semble à l’intérieur des maxillaires, de préfigurer la position et l’orientation de futurs implants en 3D, ce qui est devenu chose courante à partir des années 2000, et tellement évident aujourd’hui que l’on a du mal à imaginer les progrès réalisés en 30 ans.

Parallèlement, autour des années 90, et de façon plus marginale, la photographie intrabuccale a suivi l’évolution de la photographie grand public avec la disparition des appareils argentiques au profit du numérique. Oubliée la diapositive, fini le Kodachrome 64 Asa garant de la fidélité des couleurs en prothèse, disparu l’Ektachrome diminuant l’aspect sanguinolent de nos chirurgies, délaissés les carrousels et leur comportement capricieux… Vive la communication informatique, PowerPoint et Photoshop permettant de passer de l’information didactique au spectacle virtuel ! Peu importe le fond, désormais la forme prime, et le faire-savoir remplace le savoir-faire. Le show « végassien » a supplanté l’information scientifique.

Un autre domaine de notre activité, la prothèse, a largement bénéficié de l’apport du numérique. La CFAO (conception et fabrication assistées par ordinateur) a fait son apparition à la fin des années 90, et s’est développée de façon exponentielle dans les années 2000. Combinant la précision d’ajustage avec la constance de réalisation, elle a propulsé les techniques de coulée dans les limbes de l’âge du fer. L’usinage industriel a supplanté les ajustages fastidieux, issus de techniques artisanales désormais obsolètes. La nouvelle décennie devrait connaître l’arrivée massive des technologies prothétiques numériques, avec le couplage des empreintes numériques et des logiciels de conception prothétiques, le développement des unités de fabrication au cabinet ou dans des usines traitant les données transmises par Internet, l’arrivée de matériaux cosmétiques avec plusieurs couches colorées. Le futur de la prothèse semble passionnant et riche en innovations prometteuses.

Mais l’ère numérique paraît aborder de nouveaux rivages, en particulier celui du monde de l’édition. Ainsi, l’essor surprenant des tablettes numériques communicantes permet de recevoir les informations des quotidiens et hebdomadaires grand public. Le livre numérique a fait également son apparition. Ainsi, pour la première fois dans notre domaine, les éditions CdP présentent un livre dont l’édition papier est couplée avec une édition numérique. Quel intérêt me direz-vous ? Si vous vous reportez page 35 de ce numéro, vous découvrirez un chapitre extrait du dernier livre de M. Darvapannah et al. dans sa formule papier : ceux qui feront l’acquisition du livre, auront accès à des vidéos complètant l’information contenue sur le papier. Outre le support du texte et de la bibliographie, il est désormais possible de visionner quand on le souhaite et autant de fois qu’on le désire le déroulement des gestes qui font le succès d’un acte… Vivement la généralisation de l’information numérique à l’ensemble des supports de formation !