Accidents en chirurgie implantaire - Clinic n° 10 du 01/11/2009
 

Clinic n° 10 du 01/11/2009

 

PRESSE INTERNATIONALE

L'ESSENTIEL

Antoine Vassallo  

Bien que très prévisible, comme le montre la littérature, la chirurgie implantaire peut encore provoquer des accidents et des complications. Les termes « accidents » et « complications » sont souvent utilisés l'un pour l'autre alors que les accidents sont peropératoires et les complications sont postopératoires. Dans l'article présent, la classification de ces 2 types d'évènements tient compte de leur chronologie.

Les accidents concernent les structures anatomiques de la...


Bien que très prévisible, comme le montre la littérature, la chirurgie implantaire peut encore provoquer des accidents et des complications. Les termes « accidents » et « complications » sont souvent utilisés l'un pour l'autre alors que les accidents sont peropératoires et les complications sont postopératoires. Dans l'article présent, la classification de ces 2 types d'évènements tient compte de leur chronologie.

Les accidents concernent les structures anatomiques de la cavité buccale parmi lesquels les tissus durs et mous, les vaisseaux, les troncs nerveux et les dents.

Sur les tissus mous, les accidents peuvent se traduire par des contusions, des abrasions et des lacérations liées à une utilisation incorrecte des instruments. Sur les vaisseaux, un accident peut entraîner un saignement, grave s'il est intense et long. Les troncs nerveux sont lésés quand ils sont altérés anatomiquement ou fonctionnellement. Le traumatisme causal peut être direct, ou encore indirect tel qu'une augmentation temporaire de la pression sur les nerfs, provoquée par un oedème ou un hématome intra-alvéolaire. Les nerfs les plus susceptibles d'être endommagés sont : le nerf alvéolaire mandibulaire, le nerf mentonnier, la branche incisive du nerf mandibulaire et le nerf naso-palatin.

Les fosses nasales et les sinus maxillaires peuvent être endommagés par une utilisation incorrecte des forets ou par l'effraction par un implant au cours de sa mise en place ou, plus tard, à cause d'une absence de stabilité primaire de l'implant.

Les déhiscences et les fenestrations sont des défauts osseux qui peuvent survenir quand l'épaisseur d'os est insuffisante ou quand la procédure est mal conduite.

Les lésions des dents adjacentes au site implantaire peuvent survenir si les implants sont trop gros ou placés trop obliquement. Elles sont plus fréquentes avec les implants unitaires.

La fracture d'instruments pendant une intervention est rare.

Les instruments et composants implantaires sont petits et peuvent glisser facilement. Leur ingestion ou leur inhalation par le patient est d'autant plus facile que celui-ci est allongé. Il est prudent de passer un fil parachute dans l'orifice des manches des très petits instruments.

Si sa stabilité primaire peropératoire n'est pas suffisante, l'implant doit être soit remplacé immédiatement par un implant plus gros, soit remplacé plus tard par un nouvel implant après cicatrisation du site osseux.

l'essentiel

Cet article est une classification des accidents et des complications locales en chirurgie implantaire qui tient compte de leur chronologie, les premiers survenant au cours de l'intervention et les secondes, précoces ou différées, apparaissant en postopératoire. Les accidents concernent les structures anatomiques de la cavité buccale. Les complications peuvent être une infection, un oedème, une déhiscence du lambeau, une sinusite maxillaire, une perforation du périoste, un échec de l'ostéointégration, une lésion périapicale implantaire, etc. Parce qu'ils peuvent être des facteurs déterminants pour le résultat du traitement implantaire, les accidents constituent un souci prioritaire pour le chirurgien qui doit tout mettre en oeuvre pour tenter de les prévenir. Leurs causes sont différentes, allant d'une planification incorrecte à l'existence de facteurs anatomiques prédisposants, en passant par l'utilisation d'instruments inappropriés ou par des erreurs techniques au cours de l'intervention. Les examens cliniques et radiographiques préopératoires de chaque patient doivent être très minutieux. Les protocoles opératoires doivent donc être planifiés avec précision et les techniques chirurgicales et les instruments utilisés doivent être appropriés.