Mordançage de la céramique et son incidence sur la résistance des collages

Les techniques de collage sont à l'origine de nouvelles formes de restaurations dont elles assurent la pérennité. C'est le cas des facettes ou des inlays et onlays en céramique. Leur intrados doit être préalablement traité par un mordançage acide suivi par une application de silane.

L'étude présente se propose d'évaluer l'incidence des modifications de surface créées par l'action d'un gel d'acide fluorhydrique à 10 % et d'un agent de couplage, le silane, sur les résistances de collage obtenues avec une résine non chargée, le Superbond (Generique International), sur deux céramiques feldspathiques, la GC (GC) et la PVS (SS White).

Matériel et méthode

Cent soixante échantillons en porcelaine, sous forme de pastilles de 5 mm de diamètre, sont fabriqués pour être soumis à des tests mécaniques de traction. Vingt autres sont, quant à eux, fabriqués pour l'étude topographique des surfaces de collage après préparation chimique.

La moitié de ces 180 spécimens est fabriquée en céramique GC et l'autre moitié en céramique PVS. Les échantillons sont soit laissés sans traitement (groupe de contrôle), soit mordancés à l'acide fluorhydrique, soit silanisés, soit soumis à une combinaison de ces deux dernières procédures. Ils sont ensuite collés entre eux à l'aide d'une résine non chargée de type 4-Meta, le Superbond. Pour la partie mécanique de l'étude, les 160 échantillons collés sont soumis à des tests de traction jusqu'à fracture de la liaison. Pour la partie topographique de l'étude, les vingt surfaces traitées sont examinées au microscope mécanique à balayage relié à un ordinateur, ce qui permet d'évaluer, en 3 dimensions, la rugosité obtenue d'une manière rapide et non destructrice.

Résultat et discussion

Les tests de traction montrent une meilleure résistance des collages sur la céramique GC comparée à la PVS. L'observation de la topographie des surfaces après mordançage a montré que c'est la céramique PVS qui est la plus sensible et la plus adaptée à l'action de l'acide fluorhydrique, probablement du fait de sa phase vitreuse plus importante que celle de la céramique GC.

Le mordançage, de même que la silanisation ne sont pas, séparément, suffisants pour assurer un collage optimal.

En revanche, leur association, dans cet ordre d'application, procure les plus hautes valeurs de résistance des collages. Les cavités créées par le mordançage ne sont pas assez larges pour permettre une pénétration complète de la résine non chargée.

Le silane, par son effet mouillant et sa contribution chimique, assure donc le lien entre la céramique et l'adhésif.

Cet agent de couplage, grosse molécule, comporte, à une extrémité, un groupe métacrylate qui colle à la résine de collage et, à l'autre extrémité, un silanol qui peut coller à la céramique.