Couronnes céramiques unitaires - Clinic n° 05 du 01/05/2015
 

Clinic n° 05 du 01/05/2015

 

Prothèse fixée

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

Les restaurations en céramique offrent de meilleures esthétique, biocompatibilité tissulaire et résistance chimique à la biodégradation et une moindre accumulation de plaque par rapport à d’autres matériaux plus conventionnels.

Cependant, elles présentent tout de même une faible résistance à la fracture et une fragilité qui doivent être prises en compte. Les facteurs contribuant à la fracture sont une géométrie complexe, le choix de l’agent de...


Contexte

Les restaurations en céramique offrent de meilleures esthétique, biocompatibilité tissulaire et résistance chimique à la biodégradation et une moindre accumulation de plaque par rapport à d’autres matériaux plus conventionnels.

Cependant, elles présentent tout de même une faible résistance à la fracture et une fragilité qui doivent être prises en compte. Les facteurs contribuant à la fracture sont une géométrie complexe, le choix de l’agent de fixation, le choix du système céramique et la localisation en bouche.

Le taux de survie à 5 ans pour les couronnes en céramique unitaires est estimé à environ 90 % dans diverses études, avec un taux de fractures d’environ 4 %. La plupart des fractures jusqu’au centre de la couronne apparaissent précocement. L’influence de l’antagoniste ou du sexe du patient sur la performance clinique de la couronne céramique unitaire est actuellement inconnue. La performance clinique à long terme fondée sur l’expérience clinique de diverses couronnes en céramique a été évaluée, de même que les facteurs pouvant altérer cette performance.

Méthodes

Les couronnes en céramique unitaires ont été placées dans la clinique Mayo et sont en fonction depuis 2005. Les restaurations ont été évaluées cliniquement, radiographiquement et au moyen de photographies. Les systèmes en céramique stratifiée et monolithique ont tous deux été évalués.

Résultats

Les 59 patients (moyenne d’âge : 55 ans, extrêmes : 16 et 85 ans) avaient en tout 226 couronnes en céramique unitaires sur 183 dents naturelles et 43 implants. Le suivi moyen s’est étalé sur 6,1 ans (de 5,1 à 12,9 ans). Le site le plus fréquent était le maxillaire antérieur et postérieur et la plupart des dents ne présentaient pas de matériau sous-jacent. La zircone a été utilisée pour la plupart des piliers implantaires individualisés. Les agents de scellement utilisés étaient le ciment verre ionomère modifié par adjonction de résine dans la majorité des cas, puis venait le ciment verre ionomère dans les choix les plus fréquents. Aucun des patients n’a eu besoin de traitement endodontique après la réalisation de la couronne.

Les fractures sont apparues le plus fréquemment sur le bord incisif des dents antérieures, sur la crête marginale distale et sur la cuspide fonctionnelle. Douze pour cent des restaurations se sont fracturées, avec 63 % des fractures s’étendant jusqu’au centre de la couronne, nécessitant leur remplacement. Les dents postérieures ont présenté des fractures dans 7,4 % des cas. Aucune des couronnes implanto-portées ne s’est fracturée. Les fractures étaient les plus fréquentes quand les antagonistes présentaient des restaurations céramo-métalliques et métalliques. Le choix du système céramique n’était pas lié à une quelconque différence dans les données sur les fractures.

Trois restaurations présentaient un jour au niveau des limites, objectivé tactilement et visuellement. Quatre-vingt-sept pour cent des couronnes en céramique ne présentaient aucune trace d’usure, mais 4 % d’entre elles montraient une usure jusqu’à leur centre. Ces dernières étaient des restaurations à base d’alumine dans des sites en contact avec les antagonistes. L’usure et le type d’antagoniste n’ont montré aucune corrélation statistique. Cependant, une différence significative dans l’usure des couronnes en céramique a été trouvée entre les sites antérieurs et postérieurs. Les dents postérieures présentaient significativement moins d’usure que les dents antérieures.

Une denture antagoniste naturelle était présente chez 43 % des patients. Le risque de fracture des couronnes en céramique ayant en antagonistes des dents naturelles différait significativement de celui des couronnes ayant pour antagonistes des restaurations fixées ou implanto-portées. Soixante-quatorze pour cent des fractures sont apparues quand la denture antagoniste était une couronne fixée ou une couronne implanto-portée. Les complications sur 7 % des couronnes en céramique ont pu être réparées sans remplacement de la couronne existante.

Sept pour cent des couronnes en céramique ont montré une récession gingivale légère, généralement sur la face vestibulaire des dents antérieures maxillaires et mandibulaires. Les couronnes antérieures présentaient significativement plus de récessions que les couronnes postérieures. Un érythème était présent autour de 9 % des couronnes en céramique, s’étendant pour un tiers tout autour de la dent.

Le taux de survie sans remplacement était de 99,1 % 1 an après la mise en place de la couronne, puis de 96,7 %, 95,1 %, 92,8 % respectivement 3, 5, 7 et 10 ans après la mise en place. Seulement 6 % des couronnes ont dû être remplacées, 3,3 ans en moyenne après leur mise en place (de 0,1 à 6,1 ans). Une couronne implanto-portée a dû être remplacée pour traiter une pathologie péri-apicale symptomatique mesurant plus de 5 mm.

Discussion

Les taux de survie des couronnes en céramique unitaires étaient de 95,1 % au bout de 5 ans et 92,8 % au bout de 10 ans. La raison la plus fréquente de leur remplacement était la fracture jusqu’à leur centre. Cela apparaissait le plus souvent sur les dents postérieures.

APPLICATION CLINIQUE

Les couronnes en céramique offrent une bonne performance clinique au bout de 5 et 10 ans et peuvent être utilisées dans tous les secteurs de la bouche. La plupart des fractures sont apparues pendant les premières années après leur mise en place et affectaient les couronnes en céramique stratifiée des secteurs postérieurs. Les systèmes en céramique monolithique pourraient être plus performants dans les secteurs postérieurs.