Bridges de trois éléments supportés par deux ou trois implants - Clinic n° 11 du 01/12/2013
 

Clinic n° 11 du 01/12/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’essentiel

Antoine VASSALLO  

Un implant pour chaque dent à remplacer semble une option logique pour réduire les risques de surcharge des implants. ­Cependant, des études ont montré qu’une mise en charge correcte peut être obtenue avec moins d’implants, en particulier dans les arcades partiellement édentées. Dans les segments de crête courts, la mise en place de 3 implants pour le remplacement de 3 dents n’est pas toujours possible. Les mêmes restaurations peuvent, en fait, être supportées par 2...


Un implant pour chaque dent à remplacer semble une option logique pour réduire les risques de surcharge des implants. ­Cependant, des études ont montré qu’une mise en charge correcte peut être obtenue avec moins d’implants, en particulier dans les arcades partiellement édentées. Dans les segments de crête courts, la mise en place de 3 implants pour le remplacement de 3 dents n’est pas toujours possible. Les mêmes restaurations peuvent, en fait, être supportées par 2 implants. L’objet de cette étude est de comparer les résultats obtenus avec des bridges de 3 éléments supportés par 2 ou 3 implants dans les secteurs postérieurs, en considérant les taux de survie et de succès, la perte d’os marginal, les taux de complications et les indices des tissus mous péri-implantaires.

Matériel et méthode

Cette étude rétrospective porte sur 63 patients porteurs d’un bridge implantaire de 3 éléments dans les secteurs postérieurs, maxillaires et mandibulaires, supportés par 2 implants (groupe 1 : 23 patients, 48 implants) ou par 3 implants (groupe 2 : 40 patients, 132 implants). Les taux de succès et de survie des implants sont comparés. Les changements du niveau de l’os marginal sont également évalués, en calculant les différences entre les images radiographiques obtenues lors de la mise en charge et celles recueillies lors de séances d’évaluation à 1, 2 et 3 ans de suivi. Le critère de succès est un recul osseux de moins de 1,5 mm pour la première année et de moins de 0,2 mm annuellement ensuite, sans mobilité, sans douleur et sans neuropathie périphérique. L’indice gingival et la profondeur des poches sont mesurés.

Résultats et discussion

Le groupe 1 est suivi pendant 52,9 ± 19,7 mois et le groupe 2 pendant 58,5 ± 22 mois. Les deux groupes montrent un taux de survie de 100 %. Le taux de succès, considérant la perte d’os marginal, est de 82 % pour le groupe 1 et de 86 % pour le groupe 2. La perte d’os marginal est plus importante dans le groupe 1 par comparaison avec celle du groupe 2 chaque année de la période de suivi, mais la différence entre les deux groupes n’est pas significative. Les différences de perte osseuse en fonction du sexe, de la localisation anatomique (maxillaire ou mandibule) et du type de connexion pilier/implant (externe ou interne) ne sont pas non plus significatives. Les taux de complications sont semblables entre les deux groupes mais l’indice gingival est plus élevé dans le groupe 2.

L’ESSENTIEL

Cette étude examine la stabilité de bridges de 3 éléments portés par 2 implants (groupe 1) ou 3 implants (groupe 2).

Dans les limites de cette étude, les résultats des deux groupes sont comparables, au niveau des secteurs postérieurs, mandibulaires et maxillaires, pendant un court à moyen terme. Le taux de survie du groupe 1 est de 100 % et ses taux de succès et de complications sont comparables à ceux du groupe 2. Durant presque 3 années de fonction, la perte d’os marginal du groupe 1 est plus élevée que celle du groupe 2 chaque année, mais la quantité est non significative et le changement du niveau osseux au bout de 1 an est imperceptible. Ces résultats sont indépendants du sexe, de la situation anatomique des implants et du type de connexion pilier/implant.

Le groupe 1 montre des résultats significativement meilleurs concernant l’indice de plaque. Les deux groupes montrent une profondeur des poches stable.

Ainsi, un bridge de 3 éléments porté par 2 implants apparaît comme un ensemble de conception fiable pour le comblement d’un édentement partiel dans un secteur postérieur, maxillaire ou mandibulaire. Les limites de cette étude incluent les différences existant entre les systèmes implantaires utilisés et entre leurs longueurs et diamètres.