Prélèvement minimal d’os iliaque pour un comblement de sinus - Clinic n° 11 du 01/12/2013
 

Clinic n° 11 du 01/12/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’essentiel

Dans les procédures d’élévation de sinus préalables à une mise en place d’implants, l’os autogène est encore considéré comme le meilleur matériau de greffe. Son prélèvement nécessite généralement une anesthésie générale avec ses possibles ­inconvénients et contre-indications. Certains pratiquent le prélèvement dans la crête iliaque antérieure. D’autres préconisent le prélèvement d’os cortical et utilisent des trépans. Comme la quantité d’os prélevé...


Dans les procédures d’élévation de sinus préalables à une mise en place d’implants, l’os autogène est encore considéré comme le meilleur matériau de greffe. Son prélèvement nécessite généralement une anesthésie générale avec ses possibles ­inconvénients et contre-indications. Certains pratiquent le prélèvement dans la crête iliaque antérieure. D’autres préconisent le prélèvement d’os cortical et utilisent des trépans. Comme la quantité d’os prélevé est importante, les douleurs postopératoires sont prolongées. Pour éviter ces inconvénients, les auteurs du présent article proposent une technique de prélèvement d’os iliaque spongieux (car riche en ostéoblastes) de la crête postérieure, à l’aide d’un trocart, sous anesthésie locale. La quantité d’os est faible puisqu’elle est ­ensuite associée à un matériau tricalcium phosphate (TCP).

Matériel et méthode

Sous anesthésie locale, à l’aide d’un trocart utilisé pour des biopsies osseuses (trocart de Jamshidi, réf. T12306, Holtex, Aix-en-Provence) introduit directement par voie transcutanée, les auteurs ont prélevé de l’os spongieux dans la crête supéro-postérieure de l’os iliaque de 7 patients. Trois biopsies, utilisant le même orifice cutané et réalisées de chaque côté de l’os iliaque, procurent un volume de 4 à 5 cm3 d’os spongieux. La plaie punctiforme ne nécessite pas de suture. Un pansement adhésif suffit. Le soulèvement de sinus est réalisé de manière classique. Le matériau de greffe, préparé en mélangeant les 4 à 5 cm3 d’os avec 2 cm3 de TCP (Graftek, Austin) et 1 cm3 de sang, est introduit et tassé dans la cavité sous la membrane de Schneider. La fenêtre d’accès au sinus est suturée hermétiquement.

Résultats et discussion

Un contrôle réalisé 6 mois plus tard montre 100 % de succès. La seule complication a été la douleur à l’os iliaque, évaluée à 2 sur une échelle de 10 et aisément calmée par du paracétamol. Les 5 cm3 d’os prélevé par les biopsies sont plus importants que l’os généralement prélevé dans les sites intrabuccaux : menton, ramus mandibulaire antérieur, tubérosité. L’os prélevé est un os médullaire riche en ostéoblastes. L’utilisation d’un os autogène garantit une ostéo-induction avec les protéines morphogénétiques osseuses. Le TCP est un matériau de remplissage qui a un effet volumétrique et assure l’ostéoconduction. Entre le prélèvement d’os iliaque et le prélèvement d’os crânien, les 7 patients de cette étude ont préféré choisir le premier.

L’ESSENTIEL

L’os autogène demeure le matériau de choix pour les procédures de greffe osseuse péri-implantaire. Les 7 patients de cette étude nécessitent le comblement d’un sinus maxillaire préalable à la mise en place d’implants. Pour simplifier la procédure de prélèvement du greffon osseux, les auteurs de cette étude proposent un prélèvement minimal dans l’os iliaque sous anesthésie locale. Les prélèvements sont réalisés sur la crête iliaque postérieure, de chaque côté, dans la partie spongieuse riche en ostéoblastes, à l’aide d’un trocart spécifique de biopsie osseuse, à raison de 3 biopsies par côté. Le soulèvement de la membrane sinusienne et la mise en place du greffon sont réalisés de manière classique. Six mois plus tard, le taux de succès des greffes est de 100 %. Le nombre d’implants mis en place est en moyenne de 4 par maxillaire. La technique de prélèvement d’os iliaque décrite, réalisée sous anesthésie locale, est très confortable pour le patient et sans danger. Elle procure un volume d’environ 5 cm3 d’os médullaire qui, mélangé à 2 cm3 de tricalcium phosphate (TCP) et 1 cm3 de sang, est suffisant pour une élévation de sinus.