Étude prospective sur 95 patients complètement édentés à la mandibule et traités selon le concept Brånemark Novum - Implant n° 1 du 01/02/2004
 

Implant n° 1 du 01/02/2004

 

Implant a analysé

Gérard Guez  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Les succès à moyen et long terme des thérapeutiques implantaires ont incité les équipes à s'affranchir progressivement des règles strictes régissant les premières réalisations.

Après la chirurgie en un temps, la mise en charge précoce ou immédiate est mise en œuvre dans les sites où la stabilisation primaire des implants peut être obtenue de manière incontestable, en particulier dans la zone de la symphyse...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Les succès à moyen et long terme des thérapeutiques implantaires ont incité les équipes à s'affranchir progressivement des règles strictes régissant les premières réalisations.

Après la chirurgie en un temps, la mise en charge précoce ou immédiate est mise en œuvre dans les sites où la stabilisation primaire des implants peut être obtenue de manière incontestable, en particulier dans la zone de la symphyse mandibulaire. La recherche d'une connexion rigide des implants au stade de la chirurgie, d'une méthodologie normalisée et d'un traitement global le même jour a incité l'équipe du Pr Brånemark à introduire le concept Novum en 1996.

Dans cette étude, 95 patients ont été traités selon cette méthode par la pose de 285 implants (majoritairement posés dans des sites osseux de type 1 ou 2).

Les implants utilisés sont de large diamètre (4,5 ou 5 mm en majorité).

La prothèse est placée le jour même de l'intervention dans 67,4 % des cas et en moyenne dans la semaine suivante pour le reste.

L'étude prospective est programmée pour 5 ans, mais le suivi clinique moyen est en réalité de 2 ans et demi.

Les résultats révèlent 18 échecs implantaires, ce qui se traduit par des taux de succès de 95 % à un an et 93,3 % à 3 ans. Au total, 9 implants ont été déposés et remplacés. Ils demeureront stables.

Il faut noter que la seule variable statistiquement significative dans les échecs implantaires est la qualité osseuse (7 implants en échec dans les sites de type 3).

Une seule prothèse a dû être finalement remplacée par un bridge vissé conventionnel sur armature coulée en métal précieux (taux de succès prothétique de 99 %).

La perte osseuse marginale s'est avérée similaire à celle constatée dans la technique conventionnelle (en deux temps).

Ce que j'en pense : La lecture de cette étude est indissociable de celle du rapport préliminaire à un an (Brånemark et al., 1999) qui décrivait en détail le concept Novum.

L'intention de l'équipe suédoise est tout à fait louable puisque sa philosophie est soustendue par la volonté de diminuer les séquences cliniques, de supprimer les manipulations potentiellement génératrices d'erreurs (empreintes, techniques de coulée) et d'utiliser des composants prothétiques préfabriqués assurant une parfaite reproductibilité.

Finalement, la diminution des coûts inhérents à une technique « industrialisée » pourrait favoriser son application à une assiette plus large de patients.

La solidarisation des implants, dès leur insertion, va limiter les risques de micromouvements pour peu que la stabilisation primaire soit parfaitement assurée (les échecs en sites osseux de type 3 en sont l'illustration).

Il sera intéressant de suivre les données à plus long terme dans le cadre d'études multicentriques.

Une réserve doit être émise quant à la nécessité d'une anatomie symphysaire favorable (une plate-forme osseuse d'une largeur de 7 mm est requise).

Ce que j'ai appris : L'utilisation de 4 gabarits différents en titane servant de guides de forage permet une insertion des implants programmée et sans ambiguïté, éliminant ainsi toute approximation dans la phase chirurgicale (distance entre les implants, niveau des cols implantaires) et ne liant pas la réussite éventuelle à la virtuosité de l'équipe soignante.

Le taux d'échec implantaire est supérieur à celui affiché par la méthode conventionnelle (en deux temps), mais il faut tenir compte de la sévérité des critères d'échecs qui incluent 9 implants dans les statistiques négatives (pour cause d'image radioclaire) alors qu'ils sont prothétiquement fonctionnels.

Le taux de survie est en réalité de 97 %.

En fait, l'échec implantaire n'a pas, dans ce concept, des conséquences insurmontables puisqu'un nouvel implant peut être replacé en utilisant le gabarit chirurgical, permettant de réutiliser la prothèse d'usage.