Chirurgie
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60002 Lyon
Au moment précis où une dent disparaît, s'enclenche un ensemble de mécanismes qui aboutissent à la destruction totale, rapide et définitive de l'os alvéolaire. La prévention de cette perte de substance est d'autant plus immédiate qu'elle est précoce. Comment faire comprendre à nos patients qu'une course contre la montre est lancée ? Quelles sont les conduites à tenir en fonction des différents tableaux cliniques ?
At the very moment a tooth is lost, several procedures occur which end up with the total, rapid and irreversible destruction of the alveolar bone. To be efficient, bone loss prevention must be immediate.
How to make our patients understand that it is a matter of gaining time.
Which different behaviors are to be adopted in each clinical situation ?
Necessity for patient's awareness of bone loss impact and the complexity of the treatment.
Les patients ont souvent conscience que la perte d'une ou plusieurs dents provoque un déséquilibre global de l'arcade, avec des phénomènes de mésialisation et d'égression des dents environnantes.
En revanche, les conséquences de l'édentement en termes de pertes tissulaires leur sont aussi difficiles à appréhender que l'influence des implants sur la prévention de cette destruction osseuse.
Quel que soit son volume osseux résiduel, une prise de conscience rapide du patient est nécessaire pour stabiliser ces tissus avec le traitement implantaire approprié.
Dès qu'une dent est extraite, une course contre la montre est lancée.
Toute extraction doit être intégrée dans un plan de traitement.
Les études de Talgreen[2] montrent que la perte osseuse après extraction est 10 fois plus importante la première année que pendant toutes les années suivantes.
En cas d'extractions multiples, la résorption du maxillaire peut atteindre, selon les études de Lam[4], 70 % de son volume initial.
La résorption est particulièrement rapide du fait de la faible minéralisation osseuse due à l'insertion à distance des muscles élévateurs.
La résorption osseuse des crêtes édentées peut être prévenue ou retardée par les thérapeutiques implantaires[5 - 7].
Selon von Wowern et Gotfredsen[8], en 2001, la fonction accrue de la mandibule après pose d'implants supportant des prothèses supra-implantaires (overdentures) semble provoquer une formation osseuse, résultant de la contrainte mécanique, qui minimise ou, dans certains cas, peut annuler la perte en teneur minérale de l'os, qui est physiologiquement due à l'âge.
Reddy et al.[9] ont, en 2002, publié une étude conduite sur une population de 60 patients. Ils mesurent la hauteur osseuse préimplantaire sur chaque site ; elle était de 7,25 mm. Quatre ans plus tard, après mise en place et en fonction d'implants, la moyenne de l'os présent était de 8,10 mm. Ils ont donc constaté une augmentation de la hauteur d'os de 0,85 mm. Carlsson[10] a confirmé en 2004 ces résultats.
La mise en fonction des implants permet donc de ralentir la résorption osseuse, de stabiliser le volume osseux alvéolaire et, dans certains cas, de provoquer une nouvelle formation osseuse.
La prévention des pertes de substance au stade 1 de Denissen[1] (Fig. 1) est indispensable à la préservation de l'intégralité de la crête osseuse.
L'extraction-implantation immédiate permet de limiter[11 - 15] :
- la durée du traitement en combinant les processus de cicatrisation postextractionnels avec la phase d'ostéointégration des implants ;
- la résorption osseuse postextractionnelle grâce à la stimulation immédiate des structures environnantes.
L'implant est mis en place le jour de l'extraction (Fig. 16 et 17).
L'implantation est différée à 6-8 semaines après l'extraction (Fig. 18 à 21). Les études de Worhle[22], Nir-Hadar et al.[23] et Nemcowski et al.[24] démontrent en effet que les taux de réussite sont supérieurs avec l'application du protocole DS 6-8 : implantation différée entre 6 et 8 semaines après extraction.
La prévention au stade 3 de Denissen[1] (Fig. 1) a pour objectif de sauvegarder la crête résiduelle en lame de couteau et empêcher son effondrement total et irréversible.
En fonction de l'épaisseur osseuse restante, 2 possibilités thérapeutiques courantes sont envisageables :
- l'expansion osseuse ;
- la greffe autogène.
Les coupes scanner postchirurgicales permettent d'objectiver l'augmentation du volume osseux utile en les comparant aux images préchirurgicales.
La crête résiduelle s'est effondrée.
La prévention au stade 4 de Denissen[1] (Fig. 1) consiste à protéger l'os basal d'une résorption supplémentaire, lente et progressive.
Depuis 1892 et les travaux de Wolf[26], nous savons que lorsque l'os est sollicité avec une force d'une intensité trop forte ou trop faible, il se résorbe.
Plus la mise en place des implants, après ablation de l'organe dentaire, est différée :
- plus les volumes osseux résiduels sont limités ;
- plus la chirurgie implantaire est invasive ;
- plus la durée du plan de traitement est importante.
Il est essentiel de sensibiliser et de prévenir le patient, candidat à l'implantologie, de l'impact de la perte d'une dent en termes d'incidences dentaires, mais aussi thérapeutiques. Cette prise de conscience - que l'on peut qualifier d'ostéoconscience - facilitera d'autant le recueil de son consentement et de son adhésion au plan de traitement qui lui sera proposé en fonction de son tableau clinique.
Nota Bene
Les travaux prothétiques ont été réalisés par le laboratoire de prothèse Ciaffoloni (Lyon).
IMPLANTS IDI, TYPE ITP OU ID MAX - IMPLANTS DIFFUSION INTERNATIONAL - 3 RUE ALBERT MARQUET - 75020 PARIS - TÉL. : 01 53 27 63 70 - <>