Frialit-2 : expérience en implantation unitaire et postextractionnelle immédiate - Implant n° 2 du 01/05/1998
 

Implant n° 2 du 01/05/1998

 

Implant a analysé

Philippe Russe  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

L'implant immédiat Tübingen, utilisé depuis 1975, avait pour but de prévenir l'atrophie des crêtes édentées par l'implantation immédiate ou précoce d'implants endo-osseux. Il a servi de base à l'élaboration de l'implant Frialit-2. La forme cylindrique à gradins a été conservée, mais la céramique d'alumine, fragile, a été remplacée par le titane commercialement pur.

Une étude prospective, portant sur 696 implants...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

L'implant immédiat Tübingen, utilisé depuis 1975, avait pour but de prévenir l'atrophie des crêtes édentées par l'implantation immédiate ou précoce d'implants endo-osseux. Il a servi de base à l'élaboration de l'implant Frialit-2. La forme cylindrique à gradins a été conservée, mais la céramique d'alumine, fragile, a été remplacée par le titane commercialement pur.

Une étude prospective, portant sur 696 implants Frialit-2, a été menée de 1990 à 1995 chez 376 patients dont la moyenne d'âge était de 38,8 ans.

La distribution des cas traités montre une prédominance des édentations unitaires (42 %), dont 22,4 % d'implantations immédiates et des implantations considérées comme tardives (64 %), lorsque pratiquées plus de neuf mois après la perte des dents. Le bloc incisivo-canin maxillaire et les secteurs latéraux mandibulaires sont les plus souvent concernés par les implantations. Le suivi des patients est informatisé et seuls 11 patients et 17 implants sont sortis de l'étude. Le taux de survie selon la table de Kaplan-Meier est de 98 % à 1 an et de 96 % à 4,5 ans.

Sur les 19 implants perdus, 17 sont des implants tardifs et leur perte est survenue, en général, avant la restauration prothétique, avec une moyenne de 26 semaines. Ces résultats sont en amélioration par rapport à l'implant Tübingen, ce que les auteurs attribuent à une meilleure stabilité primaire, due à la surface plus rugueuse de l'implant Frialit-2.

Les meilleurs taux de succès sont obtenus pour les implants mis en place de manière différée, soit entre 1 semaine et 9 mois post-extractionnels. En moyenne, la perte osseuse péri-implantaire se stabilise à 1,5 mm après 1 an de mise en charge prothétique et la profondeur de sillon gingivo-implantaire est comprise entre 2 et 3 mm après 3 ans de fonction.

Ce que j'en pense :

Il faut noter que, si les auteurs donnent des résultats impressionnants, il ne s'agit que de taux de survie, car ils ne se réfèrent pas aux critères d'échecs d'Albrektsson, habituellement retenus. Il est cependant remarquable que, contrairement aux résultats des implants de type Brånemark, il n'est pas retrouvé dans l'étude de taux d'échec majoré au maxillaire.

Les résultats confirment la valeur du concept de l'implantation immédiate ou précoce ainsi que l'intérêt de l'utilisation d'implants de gros diamètre. Comme dans notre expérience, plus de 50 % des implants de l'étude sont d'un diamètre supérieur ou égal à 4,5 mm.

L'apparition progressive, chez la plupart des fabricants, d'implants de diamètre supérieur à 4 mm démontre, a posteriori, toute la justesse des idées du précurseur qu'a été Schulte.

Ce que j'ai appris :

Contrairement aux praticiens français, les auteurs utilisent la version vissée de l'implant Frialit-2. Les délais de cicatrisation sont classiquement de 3 à 4 mois mais sont allongés à 8 mois dans les seuls secteurs maxillaires postérieurs.

Le fait que 97,6 % des implants soient encore suivis nous fait rêver quant à la motivation des patients de l'Université de Tübingen et à l'efficacité du système informatisé de reconvocation aux contrôles.