Mise en charge immédiate d'implants vis à la chirurgie 1 sur des mâchoires édentées. Dix cas consécutifs avec un recul de 1 à 5 ans - Implant n° 2 du 01/05/1998
 

Implant n° 2 du 01/05/1998

 

Implant a analysé

Marc Bert  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

La mise en charge immédiate des implants est un sujet régulièrement remis en question par certains auteurs. Cet article décrit la mise en place de 107 implants chez 10 patients édentés totaux, 6 à la mandibule et 4 au maxillaire. Il y a 10 implants au minimum par patient et tous les implants sont d'une longueur supérieure ou égale à 10 mm. Soixante-neuf implants furent mis en charge le jour de la chirurgie n° 1 par un bridge provisoire...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

La mise en charge immédiate des implants est un sujet régulièrement remis en question par certains auteurs. Cet article décrit la mise en place de 107 implants chez 10 patients édentés totaux, 6 à la mandibule et 4 au maxillaire. Il y a 10 implants au minimum par patient et tous les implants sont d'une longueur supérieure ou égale à 10 mm. Soixante-neuf implants furent mis en charge le jour de la chirurgie n° 1 par un bridge provisoire muni d'une armature rigide alors que 38 furent laissés en nourrice. Soixante-sept des 69 implants mis en charge immédiatement furent ostéointégrés ainsi que 37 des 38 implants laissés en nourrice, avec un recul de 1 à 5 ans. Les auteurs suggèrent que la mise en charge de plusieurs implants bloqués d'une façon rigide par une armature provisoire sur une arcade complète peut être une procédure de traitement acceptable.

Ce que j'en pense :

L'ostéointégration est un contact direct entre l'os et un implant sur la plus grande surface possible de cet implant. Le protocole décrit par Brånemark dès 1975 impose certaines contraintes comme la mise hors charge de l'implant pendant une période initiale de cicatrisation de quelques mois. De nombreuses études comme celles de Brunski (1979) et Akagawa (1986) montrent que, tous les autres paramètres étant égaux, un implant mis en charge immédiatement a toujours plus de tissu fibreux interposé entre l'os et lui-même à 3 mois qu'un implant laissé en nourrice et immobile. La « pseudarthrose implantaire » ou fibrointégration partielle d'un implant n'a jamais donné des succès à long terme, même si le court ou le moyen terme semble satisfaisant. Mon expérience de 27 années en implantologie m'a montré clairement qu'un implant à mise en charge immédiate ne pouvait jamais créer un pilier fiable à long terme alors qu'un implant mis en place selon la méthode de l'ostéointégration décrite par Brånemark permettait une prévision du succès à long terme dans 95 % des cas. Dans certains cas particuliers comme un édentement complet, un os de bonne densité, une vascularisation suffisante, un praticien particulièrement compétent et une contention prothétique efficace, des implants mis en charge immédiatement peuvent sembler ostéointégrés. Mais qu'en sera-t-il à long terme ?

Ce que j'ai appris :

Lorsqu'un patient est « pressé » de se débarrasser de sa prothèse adjointe complète, il est possible, en augmentant le nombre d'implants (10, alors que 6 suffisent pour une mandibule et 8 pour un maxillaire), d'en mettre la moitié immédiatement en fonction, à condition qu'ils soient contenus par une prothèse fixe provisoire avec une armature métallique. Dans ces conditions, le pourcentage d'intégration des implants mis en fonction immédiatement est semblable à celui des implants mis en nourrice, du moins avec un recul de 1 à 5 ans. La procédure classique imposant une attente de quelques mois pendant lesquels le patient porte sa prothèse adjointe, les indications des implants mis en charge immédiatement doit faire l'objet d'une analyse préalable sérieuse, l'importance et le coût des moyens mis en œuvre étant très importants. Lorsque cette analyse est positive, cette procédure pourrait être acceptable.