Congrès annuel du Cercle d'implantologie chirurgicale et prothétique de Paris VII - Implant n° 3 du 01/08/1998
 

Implant n° 3 du 01/08/1998

 

Implant a suivi

Jean Mege *   Geneviève Bussac **  


* Docteur en chirurgie dentaire
** Rédactrice en chef

Le Cercle d'implantologie chirurgicale et prothétique de Paris VII (CIP7) a réuni les participants de son congrès annuel à Malte sous la présidence scientifique du Professeur Bernard Picard.

Le Pr Picard a tout d'abord traité du sujet très complexe qu'est celui du choix des matériaux. Ce choix, composant les trois étapes implantaires (implant, infrastructure et prothèse) est fondamental vue l'augmentation très conséquente des forces de mastication entre une prothèse adjointe et une prothèse adjointe stabilisée ou fixe implantaire pure.

L'implant en alliage de titane TiA6V4 sera préféré au titane pur et la forme de l'implant ne devra pas générer des zones de fragilité ; l'augmentation du diamètre de l'implant sera toujours privilégiée par rapport à l'augmentation de la longueur. Au niveau des infrastructures, le titane allié usiné sera le matériau idéal. Pour les autres alliages, il sera nécessaire de vérifier auprès du fabricant la compatibilité avec le titane. Les alliages d'or ne sont pas tous adaptés. Certains non précieux sont acceptables et les bases palladium (sans argent) ne posent pas de problème.

Pour les prothèses, la coulée et la céramisation du titane n'étant pas tout a fait maîtrisées, la prudence s'impose. Le choix d'autres alliages se fera comme pour l'infrastructure. Le matériau cosmétique de choix sera la céramique, mais dans le cas de dents du commerce en céramique, la liaison entre résine et céramique pourra créer des soucis étant donnée l'augmentation des pressions occlusales.

Le Dr Geneviève Bussac, également de Paris-VII, a, quant à elle, montré l'importance du plan de traitement préprothétique préimplantaire et le recueil du consentement éclairé. En effet, si la rigueur chirurgicale et le concept d'ostéointégration ont optimisé les succès des réhabilitations implantaires, la réussite d'un traitement implantaire dépend aussi de la demande du patient et d'une analyse préimplantaire et préprothétique soigneuse.

Le Pr Picard a aussi abordé le traitement de l'édentement total.

Le choix entre stabilisation et prothèse implantaire pure se fera en fonction du choix du patient et des possibilités anatomiques. La prothèse Brånemark sur pilotis est très facilement acceptée par le patient au maxillaire inférieur. Lorsque les implants ne peuvent pas être posés auprès des trous mentonniers, l'extension devra être égale ou inférieure au double de la distance entre le dernier implant et l'avant-dernier. Celui-ci travaillant en traction pourrait subir des contraintes trop importantes sans le respect de cette règle. Les contre-indications sont des implants trop alignés. Il sera parfois impossible de respecter une occlusion balancée face à une prothèse adjointe complète. Au maxillaire, ce type de prothèse ne convient pas en général pour des raisons esthétiques. La résorption osseuse fréquente permet rarement de réaliser des bridges fixes sur dents longues inesthétiques. L'épithèse (fausse gencive amovible) est une solution, mais le patient doit en être informé dès le début du plan de traitement.

La double barre (barre et contre-armature supportant dents et fausse gencive) est une alternative. Le choix éclairé du patient sera une nécessité absolue étant donnée l'amovibilité de la prothèse (rétention par attachement. Par exemple : 4 billes de verrouillage Ipso Clip de Cendres Métaux). Cependant, l'absence de faux palais et de support muqueux satisfera le patient.

Le CIP7 a été créé pour regrouper les praticiens titulaires d'un diplôme universitaire. L'implantologie, en effet, est une science en évolution constante et ce congrès annuel a pour but de recentrer les connaissances face aux techniques implantaires.

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