Implants dans l'os régénéré Survie à long terme - Implant n° 4 du 01/11/1998
 

Implant n° 4 du 01/11/1998

 

Implant a analysé

Paul Mattout  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

La question fondamentale dans cet article est « quel est le succès à long terme des implants placés dans l'os régénéré ? » En effet, on connaît l'enthousiasme des praticiens qui utilisent la technique de régénération osseuse guidée (ROG) à chaque fois que le volume osseux nécessaire à une pose d'implants est insuffisant et il est légitime de s'interroger sur la survie des implants.

Dans cet article, Nevins et al.,...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

La question fondamentale dans cet article est « quel est le succès à long terme des implants placés dans l'os régénéré ? » En effet, on connaît l'enthousiasme des praticiens qui utilisent la technique de régénération osseuse guidée (ROG) à chaque fois que le volume osseux nécessaire à une pose d'implants est insuffisant et il est légitime de s'interroger sur la survie des implants.

Dans cet article, Nevins et al., réalisent une étude multicentrique sur des implants placés dans un tissu régénéré par membrane non résorbable Gore Tex associée soit à de l'os autogène (OA) soit à de l'os allogène lyophilisé, déminéralisé ou non déminéralisé (DFDBA ou FDBA). Les implants placés sont soit des Nobel Biocare, soit des ITI. La réussite du traitement a été évaluée cliniquement et radiographiquement à 6mois,1 an et annuellement par la suite. Sur un total de 526 implants, 189 sont placés simultanément à des greffes et 337 sont placés sur sites préalablement régénérés.

La conclusion de cet article est que :

- le taux de survie à long terme d'implants placés simultanément ou après une technique de ROG est très satisfaisant ;

- il n'y a pas de différence dans le taux de succès d'implants placés simultanément ou après une technique de ROG ;

- il n'y a pas de différence entre implants enfouis et implants non enfouis.

Ce que j'en pense :

Ce type d'étude est important, car la question de la survie des implants dans le tissu régénéré est essentielle pour le bien-fondé de l'utilisation de la ROG. Il en dépend l'indication même d'implantation dans certains cas de volume osseux insuffisant ou d'axe implantaire défavorable.

Cette étude va globalement dans le même sens que celle de Buser et al. (1996) et de Fugazzotto (1997) qui n'observent pas de différence de résultats d'implantation dans l'os initial ou dans l'os régénéré. Elle a l'interêt en particulier de comparer la pose d'implants associée à la ROG soit de manière immédiate soit de manière différée. En revanche, les auteurs rapportent des conclusions qui ne semblent pas réellement découler directement de leur matériel et méthode :

- l'os régénéré réagit à la mise en place d'implants d'une façon cliniquement identique à un os non régénéré ;

- la cicatrisation des greffes allogènes est identique à celle de l'os autogène.

Ce que j'ai appris :

- Malgré les controverses, on note une survie à long terme des implants placés dans du tissu régénéré puisque les auteurs rapportent un suivi à 74 mois.

- Le taux de succès est identique entre implants enfouis et implants non enfouis, ce qui est surprenant. En effet, on pourrait s'attendre avec les implants non enfouis à des complications plus nombreuses dans les techniques de ROG et finalement à une baisse du taux de survie des implants. Apparemment, il n'en est rien.

- L'os allogène reste le plus utilisé selon les auteurs de cet article. Cette affirmation est également suprenante vu le peu de preuve scientifique de l'interêt de l'os allogène.