Modifications de la jonction gingivale en fonction de la manipulation du pilier implantaire - Implant n° 4 du 01/11/1998
 

Implant n° 4 du 01/11/1998

 

Implant a analysé

Patrick Exbrayat  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Les auteurs ont étudié l'attache gingivale au niveau du connecteur supra-implantaire chez le chien beagle en mesurant l'influence de dévissages successifs de cet étage. L'expérimentation a porté sur 5 chiens, implantés sur chaque hémi-mandibule d'un implant Nobel Biocare. Les 10 implants sont équipés après 3 mois de mise en nourrice de leur connecteur trans-gingival (abutment) de 5,5 mm de haut. Pour chaque animal, l'un des...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Les auteurs ont étudié l'attache gingivale au niveau du connecteur supra-implantaire chez le chien beagle en mesurant l'influence de dévissages successifs de cet étage. L'expérimentation a porté sur 5 chiens, implantés sur chaque hémi-mandibule d'un implant Nobel Biocare. Les 10 implants sont équipés après 3 mois de mise en nourrice de leur connecteur trans-gingival (abutment) de 5,5 mm de haut. Pour chaque animal, l'un des connecteurs est dévissé 5 fois à un rythme mensuel, l'autre n'étant jamais touché et servant de témoin. Les chiens subissent un contrôle de plaque journalier. Ces connecteurs sont nettoyés et désinfectés avant d'être replacés sur les implants.

Les animaux sont sacrifiés après 6 mois et on procède au prélèvement des tissus péri-implantaires tant gingivaux qu'osseux en vue d'une analyse histomorphométrique. Les résultats sont appréciés d'une part sur le plan qualitatif. Une très légère inflammation du tissu gingival est notée lors des manœuvres de dévissage et revissage des connecteurs exclusivement au niveau du joint implant/ connecteur tandis que la partie plus superficielle est saine sur l'ensemble des implants étudiés. Aucun saignement ne s'est manifesté lors de la manipulation des tissus péri-implantaires. D'un point de vue quantitatif, les auteurs ont mesuré sur les coupes histologiques en microscopie optique la hauteur d'attache épithéliale et conjonctive ainsi que le niveau osseux péri-implantaire. Des différences significatives existent entre le groupe test et le groupe témoin :

- l'os est en moyenne 0,7 mm plus apical après les dévissages ;

- la gencive migre en moyenne de 1,5 mm plus apicalement dans ce groupe ;

- au sein de la gencive, l'épithélium de jonction passe de 2,04 mm à 1,65 mm et le conjonctif de 1,28 mm à 0,85 mm en moyenne. En conclusion, cette expérimentation animale montre que les interventions de dévissages successifs des connecteurs trans-gingivaux entraînent un affaiblissement des tissus de soutien tant osseux que gingivaux avec notamment une contraction très significative des tissus épithélio-conjonctifs.

Ce que j'en pense :

Cette étude chez le chien beagle pose une question originale et la traite avec rigueur. Le protocole n'est pas critiquable tant dans la conduite chirurgicale que dans l'analyse histologique. Seul le nombre d'animaux aurait du être augmenté, car les résultats sur 2 groupes de 5 implants donnent des valeurs certes significatives, mais avec un écart-type assez important.

Ce que j'ai appris :

A ma connaissance, aucune étude ne s'était intéressée à l'influence sur les tissus environnants de la pose et des déposes successives des connecteurs implantaires lors des traitements implanto-prothétiques. Chacun a pu observer la qualité des tissus adjacents aux implants en titane pur ou allié, mais cette attache souffre de la manipulation intempestive des composants prothétiques. Cette étude plaide en faveur de système en un seul temps chirurgical ou pour l'installation définitive du connecteur lors de la mise en fonction des implants.