Utilisation de l'os crestal pour l'augmentation des crêtes extrêmement résorbées en lame de couteau avant la mise en place des implants. À propos de trois cas - Implant n° 2 du 01/06/2000
 

Implant n° 2 du 01/06/2000

 

Implant a analysé

Benoît Philippe  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Les auteurs présentent une technique ingénieuse qui vise à traiter les crêtes extrêmement résorbées en lame de couteau (Classe IV de Cawood et Howell's) afin de permettre la mise en place des implants endo-osseux vissés. Le procédé consiste à réaliser, dans la portion de l'arc mandibulaire comprise entre les deux pédicules labio-mentonniers, une ostéotomie horizontale à mi-hauteur de la crête fine restante, puis à faire...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Les auteurs présentent une technique ingénieuse qui vise à traiter les crêtes extrêmement résorbées en lame de couteau (Classe IV de Cawood et Howell's) afin de permettre la mise en place des implants endo-osseux vissés. Le procédé consiste à réaliser, dans la portion de l'arc mandibulaire comprise entre les deux pédicules labio-mentonniers, une ostéotomie horizontale à mi-hauteur de la crête fine restante, puis à faire effectuer au segment osseux, totalement libéré de ses insertions musculaires et périostées, une double rotation de 180°. La base de la crête ostéotomisée, devient ainsi le nouveau bord libre élargi, apte à recevoir les implants.

La mandibule constituant son propre site donneur, l'opérateur dispose du greffon à l'endroit même de la reconstruction, évitant par là même de recourir à un autre site donneur endo- ou exo-buccal. Les suites opératoires sont simples, la technique rapide.

Ce que je pense : L'efficacité de la technique est conditionnée par l'anatomie de la crête restante. En effet, le profil de la crête doit être constant sur l'ensemble du segment mandibulaire ostéotomisé pour assurer à la reconstruction un résultat satisfaisant et homogène.

Efficace en théorie, la réalisation de cette procédure chirurgicale requiert un matériel d'ostéotomie performant pour en retirer tout le bénéfice, c'est-à-dire des lames de scie adaptées, limitant au maximum la perte osseuse dans le trait de section.

La résorption antéro-postérieure de cette « auto-autogreffe », faible pour les auteurs (0,5 à 1 mm) est appréciée au troisième mois lors de la mise en place des implants. L'absence de recul dans le temps, comme le nombre de cas limité (3) doit faire considérer, pour le moment, cette séduisante procédure comme une nouveauté dans l'arsenal thérapeutique dont dispose l'opérateur, plus qu'une technique codifiée et réglée. Cependant, la nature membraneuse de cette « auto-autogreffe » laisse présager, à priori, la meilleure stabilité dans le temps et dans l'espace.

Confirmée, cette proposition chirurgicale originale et élégante appartiendra légitiment à l'arsenal des techniques de reconstruction par autogreffes.

Il existe néanmoins à cette technique une rançon esthétique constituée par une perte de hauteur supplémentaire de l'étage inférieur de la face (et de l'étage buccal en particulier), renforçant par là-même, l'image perçue du visage vieillissant.

Ce que j'ai appris : Les membranes qui exposent aux surinfections secondaires ne sont pas nécessaires pour réaliser la procédure (comme dans toutes les procédures de greffes osseuses, le plan muco-périosté doit être maintenu intact et les incisions réalisées à distance, décalées pour bien recouvrir les traits d'ostéotomie).