Color atlas of dental medecine aesthetic dentistry

Comme le rappelle John McLean dans la préface d'un précédent livre consacré à l'esthétique, « les progrès en dentisterie esthétique résultent maintenant d'un effort mondial et aucun pays ne peut revendiquer le monopole de cet art » ; aujourd'hui la dentisterie esthétique intéresse toutes les disciplines odontologiques, c'est pourquoi la plupart des ouvrages récents traitent d'esthétique.

J. Schmidseder a voulu, dans cet ouvrage, véritable encyclopédie de l'odontologie moderne, montrer comment, en quelques années, l'exercice des praticiens a changé, comment les matériaux ont progressé et comment les procédés cliniques et les techniques chirurgicales ont évolué, pour répondre aux nouvelles exigences de la dentisterie esthétique moderne et ainsi dans toutes les disciplines odontologiques.

L'auteur a su s'entourer de cliniciens, de chercheurs, d'universitaires de talent et plus de vingt-cinq spécialistes ont participé à l'élaboration de cet atlas. Parmi ceux-ci, il faut citer quelques noms prestigieux tels que G. Christensen, fondateur de la Clinical Research Association, qui a contribué à l'excellent chapitre sur la photographie orale. P. Schärer a rédigé avec N. Pietrobon et Krief le chapitre sur le système celay. U. Belser, de Genève, a participé activement à l'écriture du chapitre sur l'implantologie.

Ce livre contient vingt et un chapitres différents, dans chacun, on retrouve, la plupart du temps, un historique très complet, une magnifique iconographie, mise en valeur par le grand format de ce livre, une foule d'informations sur le plan fondamental, clinique et sur les techniques de laboratoire.

On retiendra le chapitre sur la photographie qui explique, en une vingtaine de pages, les bases de la photographie et de l'imagerie modernes. Outre certaines notions pratiques, l'auteur passe en revue l'ensemble des systèmes d'appareils photographiques actuels allant du Polaroïd aux appareils APS ou numérique. Les caméras intra-orales sont aussi présentées avec des explications très claires sur leur utilisation au quotidien.

Le chapitre consacré à la chirurgie parodontale esthétique, écrit en collaboration avec E.P. Allen, est séduisant par la qualité iconographique des cas présentés. Tous les thèmes de la chirurgie parodontale à visée esthétique sont ici abordés, à partir de cas cliniques sur les récessions gingivales, les lambeaux de rotation, les greffes muqueuses, les greffes de tissu conjonctif, la régénération tissulaire guidée, l'égression de dents impactées et les allongements coronaires.

Comme pour la plupart des chapitres, on aurait aimé plus de détails cliniques, mais la diversité des sujets abordés fait de cet ouvrage un excellent livre d'information.

Malgré la qualité de cet ouvrage, au plan de l'iconographie et des cas cliniques présentés, nous émettons quelques réserves :

- nous avons regretté qu'il n'y ait aucun lien entre les chapitres et qu'à aucun moment l'auteur n'aborde véritablement la complémentarité de tous ces traitements. On a l'impression de lire un numéro spécial d'une revue où chaque auteur aurait écrit son chapitre sans aucune concertation avec les autres auteurs ;

- la deuxième remarque se situe au niveau du fond et surtout du message scientifique : la plupart des chapitres sont traités trop superficiellement pour aider véritablement le praticien à améliorer ou à changer ses techniques cliniques. On aurait préféré moins de chapitres et plus de détails, d'autant que certains d'entre eux ne nous semblent pas indispensables. Il nous a même paru étonnant de consacrer un chapitre entier aux inlays en or dans un livre qui traite d'esthétique ;

- la dernière remarque concerne certains choix thérapeutiques qui sont aujourd'hui discutables. Deux exemples : pour les restaurations postérieures en composite, la technique de construction du point de contact proposée par l'auteur reste très marginale et est aujourd'hui complètement abandonnée au profit de techniques plus simples et surtout plus fiables. Schmidseder préconise en effet la confection d'un insert en composite qu'il incorpore à la restauration en technique directe pour réaliser un point de contact. Peut-on encore aujourd'hui proposer, pour traiter les colorations des dents non vitales, d'utiliser un mélange de péroxyde d'hydrogène à 35 % et de perborate de sodium, le tout activé par de la chaleur ? Un grand nombre d'auteurs pourtant ont largement décrit et expliqué le risque de résorption radiculaire engendré par l'eau oxygénée, activée en plus par de la chaleur.

La réalisation d'un tel livre a certainement demandé de la part de son auteur un travail énorme de recherches et d'écriture. Malgré les réserves faites au niveau de certains choix thérapeutiques qu'il aurait fallu peut-être mieux expliquer, la lecture de cet ouvrage reste intéressante et apporte une information très complète sur les possibilités actuelles et futures de la dentisterie esthétique moderne.