Editorial - JPIO n° 4 du 01/11/2003
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 4 du 01/11/2003

 

Editorial

Paul MATTOUT *   Salomon AMAR **  

Le JPIO présente, à titre exceptionnel, deux numéros spéciaux successifs sur la cicatrisation.

Le rédacteur en chef invité est Salomon Amar, professeur à l'Université de Boston dans le département de parodontologie et de biologie buccale et éminent conférencier international, qui a bien voulu coordonner ces numéros.

De nombreux aspects des phénomènes cicatriciels ont été ainsi abordés par les meilleurs...


Le JPIO présente, à titre exceptionnel, deux numéros spéciaux successifs sur la cicatrisation.

Le rédacteur en chef invité est Salomon Amar, professeur à l'Université de Boston dans le département de parodontologie et de biologie buccale et éminent conférencier international, qui a bien voulu coordonner ces numéros.

De nombreux aspects des phénomènes cicatriciels ont été ainsi abordés par les meilleurs spécialistes.

Salomon Amar a su réunir ces auteurs pour construire ce numéro, qui avait pour but non pas de décrire les phénomènes cicatriciels classiques et connus se produisant après nos thérapeutiques, mais d'actualiser les connaissances et nous faire découvrir les solutions d'avenir.

Paul MATTOUT

Aperçus nouveaux sur la cicatrisation : une approche fructueuse

Ce numéro est dédié à la mémoire du Pr Jean-Victor Ruch, disparu tragiquement cette année.

Son enthousiasme pour la recherche biomédicale a été contagieux et ses conseils contributifs.

Il nous manquera à tous.

La cicatrisation est une cascade complexe d'événements dans lesquels le processus inflammatoire joue un rôle important qui est de nettoyer le champ de bataille afin de permettre l'engagement du processus conduisant au rétablissement de l'intégrité tissulaire.

La cicatrisation parodontale est même plus complexe que la cicatrisation des plaies cutanées qui présentent deux bords nourriciers, puisque l'une des berges de la plaie, la surface radiculaire, est inerte et contribue en sens contraire au processus cicatriciel.

Deux numéros complémentaires ont été consacrés à la cicatrisation des plaies pour permettre au lecteur d'acquérir les données les plus récentes sur ce sujet.

Ce travail n'aurait jamais vu le jour sans la contribution de scientifiques et de cliniciens de renom. Ce numéro est centré sur :

- le rôle de l'interleukine 1 dans l'amplification des réactions inflammatoires et dans la susceptibilité à développer une maladie parodontale est maintenant bien établi. Graves souligne ici le rôle de cette cytokine dans la cicatrisation et compare la cicatrisation parodontale à la cicatrisation de la peau ;

- Mellonig reste fidèle à la greffe d'os allogène. Selon lui, ce matériau ne présente aucun risque de transmission pour le patient, et permet d'aboutir à des résultats cliniques et histologiques très satisfaisants lors du traitement des lésions infra-osseuses et des atteintes interradiculaires ;

- le rôle des facteurs de croissance dans le processus de cicatrisation pour réguler la prolifération, la migration et la synthèse de nombreux types cellulaires a été publié depuis de nombreuses années. Mais, les applications cliniques n'ont pas suivi les avancées de la recherche fondamentale. Seules ont été commercialisées des protéines issues de la matrice amélaire du porc, utilisées sur les surfaces radiculaires bordant une lésion infra-osseuse. Celles-ci ont pu améliorer le niveau d'attache. Sarment et al. imaginent un avenir proche où la thérapie cellulaire génétique serait appliquée aux maladies parodontales ;

- ce premier volet de la cicatrisation parodontale se termine par un travail de Bartold, qui mène ses recherches à l'Université d'Adelaïde (Australie).

Il souligne lui aussi le rôle des macromolécules sur la dégradation des tissus parodontaux au cours de la maladie : que ce soit les cytokines ou autres collagénases et protéinases, mais aussi sur le processus de reconstruction extrêmement complexe impliquant des médiateurs solubles et des interactions cellulaires. C'est un article passionnant dont le grand intérêt réside dans la comparaison faite entre le processus inflammatoire et les phénomènes de cicatrisation.

Permettez-moi d'exprimer ma gratitude à tous ceux qui ont accepté, malgré des emplois du temps chargés, de contribuer au succès de ce numéro.

Ma reconnaissance va également au rédacteur en chef Paul Mattout, qui a eu une « vision » de ce projet. Je souhaite également remercier le Doyen de la Boston University School of Dental Medicine , le Dr Spencer N. Frankl, pour son soutien et ses encouragements. Enfin, dernier remerciement mais non le moindre, toute ma gratitude à Valérie Mangin pour avoir coordonné tout cet ensemble.

Bonne lecture !

Salomon AMAR

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