Conditions de vie des étudiants

Pression, stress, risques psycho-sociaux et même idées suicidaires marquent fréquemment le cursus des étudiants en santé. Un mal-être supérieur à ceux des étudiants des autres filières dont a rendu compte un rapport remis hier par le D^r Donata Marra, psychiatre à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière (AP-HP Paris) à Agnès Buzyn, ministre de la santé et Frédérique Vidal, ministre de l'enseignement supérieur. Ce constat alarmant a incité les deux ministères à annoncer conjointement une série de quinze mesures « immédiates de soutien et d'intervention », comme les a qualifiées Agnès Buzyn. Des structures d'accompagnement dotées de personnes ressources seront ainsi créées dans toutes les facultés où toutes les pratiques de harcèlement et de bizutage seront proscrites. Des modules de formation à la détection de la souffrance en santé seront créés pour soutenir ces dispositifs. De même, les lieux de stage seront systématiquement évalués et au besoin, une procédure de réexamen de l'agrément sera déclenchée. Enfin une « coordination nationale et régionale pour mesurer, repérer et partager les bonnes pratiques » sera assurée par un centre national d'appui, en coopération avec les associations étudiantes. Un recueil de bonnes pratiques servira de base pour la réalisation, en lien avec Santé publique France et les associations étudiantes, d’une « campagne de prévention et de sensibilisation à la santé mentale parmi les étudiants ».
Ces mesures ne sauraient s'accompagner, selon les ministres, d'une réévaluation des formations en santé. Une consultation a été lancée hier dont la conduite a été confiée au Pr Antoine Tesnière, président du conseil pédagogie de la faculté de médecine de Paris-Descartes, à la députée Stéphanie Rist, praticienne hospitalière, et à Isabelle Riom, interne en médecine générale et présidente du syndicat parisien des internes en médecine générale. Les premières orientations devraient être rendues le mois prochain. Elles jetteront les bases d'un vaste chantier, piloté par les deux ministères, et visant à adapter les formations aux enjeux du système de santé et des métiers de demain. Comme l'a précisé Agnès Buzyn, la feuille de route prévoit que soient traités en profondeur et sans tabou, entre autres, le numerus clausus, la première année commune aux études de santé (PACES), l'universitarisation des professions paramédicales ou encore la qualité de vie au travail.
Cette consultation s'inscrit dans le cadre d'un chantier plus vaste appartenant à la « Stratégie de transformation du système de santé », annoncé le 13 février dernier, par le Premier ministre et la ministre de la santé.