Stabilité primaire des implants cylindriques et des implants coniques - Clinic n° 02 du 01/02/2013
 

Clinic n° 02 du 01/02/2013

 

PRESSE INTERNATIONALE

L’ESSENTIEL

Antoine VASSALLO  

Bien qu’elle ne constitue pas un prérequis pour l’obtention d’une bonne ostéo-intégration, la stabilité primaire d’un implant lors de sa mise en place est souhaitée. Posée comme principe, une corrélation directe entre la stabilité primaire d’un implant et une ostéo-intégration réussie a conduit à l’élaboration et à l’utilisation de modèles d’implants spécifiques aussi bien que d’une instrumentation d’insertion vissée dans le but de pouvoir prédire des...


Bien qu’elle ne constitue pas un prérequis pour l’obtention d’une bonne ostéo-intégration, la stabilité primaire d’un implant lors de sa mise en place est souhaitée. Posée comme principe, une corrélation directe entre la stabilité primaire d’un implant et une ostéo-intégration réussie a conduit à l’élaboration et à l’utilisation de modèles d’implants spécifiques aussi bien que d’une instrumentation d’insertion vissée dans le but de pouvoir prédire des résultats favorables. Il a été rapporté que la surface et le profil d’un implant peuvent améliorer sa stabilité primaire dans un os de mauvaise qualité. L’étude présente a pour but de comparer les stabilités primaires obtenues avec des implants cylindriques et avec des implants coniques dans des sites d’os de qualité médiocre et en faible quantité, en utilisant un moteur dynamométrique pour l’insertion dans l’os.

Matériel et méthode

Cinquante-sept implants, dont 36 cylindriques (OSSEOTITE, BIOMET 3i) et 21 coniques (OSSEOTITE NT, BIOMET 3i) sont placés chez 20 patients. Les implants sont insérés à l’aide d’un moteur Elcomed (W&H) qui permet, à l’aide d’une carte à puce, d’enregistrer les valeurs de couple et de temps d’insertion des implants. Les données sont traitées et inter­polées pour déterminer le couple en fonction du temps.

Résultats et discussion

Le couple d’insertion est influencé par la morphologie de l’implant et la densité de l’os. Par la conicité de leur moitié apicale, les implants coniques requièrent un temps d’insertion moins long et un couple plus important que pour les implants cylindriques. Cela procure une meilleure stabilité primaire, mais, pourtant, ici, le taux de succès de ces implants (86 %) est inférieur à celui des implants cylindriques (100 %). Après 90 jours d’enfouissement, tous les implants cylindriques testés ici sont immobiles et considérés comme un succès à 100 %. Trois des 21 implants coniques n’ont pas réussi leur ostéo-intégration au moment du second stade chirurgical et ont été retirés. Parmi eux, 2 ont été insérés dans un os de type 3 avec des couples finaux de 24,8 Ncm et de 34,2 Ncm (comparés à la moyenne de 29,5 Ncm). Dans une crête mince et de médiocre densité, un ancrage bicortical peut offrir une plus grande stabilité primaire, spécialement quand un implant conique est inséré. Cependant, un tel os mince peut être facilement endommagé par les forces d’insertion d’un couple élevé, résultant en l’échec de l’implant.

L’ESSENTIEL

Cette étude compare la stabilité primaire d’implants coniques et d’implants cylindriques en mesurant le couple d’insertion. Les résultats montrent qu’une bonne stabilité primaire pourrait être obtenue par l’insertion d’implants coniques dans des os de types 1 et 2, mais qu’elle serait significativement moindre dans un os de type 3. Les implants coniques montrent une meilleure stabilité primaire que les implants cylindriques dans les 3 types d’os, spécialement dans l’os de type 3 dans lequel les valeurs de couples d’insertion sont 75 % supérieures à celles des implants cylindriques. Malgré ce fait, le taux de succès final des implants coniques est inférieur à celui des cylindriques. Dans les limites de cette étude préliminaire, la morphologie de l’implant, le couple d’insertion et la stabilité primaire apparaissent significativement corrélés entre eux mais pas avec le succès des implants. L’étude présente, dans ses limites, laisse penser que la mesure du seul couple d’insertion ne peut être un paramètre valide pour prévoir le succès d’une réhabilitation implantaire. La compression de l’os marginal sous l’effet d’un couple d’insertion élevé pourrait causer la résorption de l’os cortical péri-implantaire et conduire à l’échec implantaire.