Efficacité masticatoire en cas d'édentations molaires bilatérales mandibulaires - Clinic n° 08 du 01/09/2009
 

Clinic n° 08 du 01/09/2009

 

PRESSE INTERNATIONALE

L'ESSENTIEL

Antoine Vassallo  

Quand les implants ne peuvent pas être proposés, la réhabilitation de patients prentant une absence bilatérale des molaires se fait soit par une prothèse amovible partielle (PAP), soit par des extensions cantilever limitées aux premières molaires et prolongeant des prothèses fixées. Mais les molaires ne sont pas remplacées quand des charges ou contraintes supplémentaires ne peuvent pas être supportées par les dents naturelles présentes (concept de l'arcade dentaire raccourcie)....


Quand les implants ne peuvent pas être proposés, la réhabilitation de patients prentant une absence bilatérale des molaires se fait soit par une prothèse amovible partielle (PAP), soit par des extensions cantilever limitées aux premières molaires et prolongeant des prothèses fixées. Mais les molaires ne sont pas remplacées quand des charges ou contraintes supplémentaires ne peuvent pas être supportées par les dents naturelles présentes (concept de l'arcade dentaire raccourcie). Cette étude a pour objet d'étudier l'effet de l'arcade raccourcie et de la PAP sur la performance masticatoire de sujets présentant des édentements molaires mandibulaires bilatéraux face à une denture maxillaire complète. Elle évalue également le rôle de la force occlusale maximale et de l'aire de contact occlusal sur la performance masticatoire.

Matériel et méthode

L'étude porte sur 3 groupes de 10 patients qui présentent une denture naturelle complète au maxillaire et qui, dans les 1er et 2e groupes, présentent des édentements molaires bilatéraux à la mandibule. Dans le 3e groupe, qui sert de contrôle, les patients ont une denture mandibulaire naturelle complète. Chez les patients du 1er groupe, les molaires ne sont pas remplacées (arcade raccourcie). Chez ceux du 2e groupe, les édentements molaires sont comblés par une PAP. La performance masticatoire est évaluée par le tamisage multiple et la pesée de débris obtenus par la mastication d'un matériau à empreinte de haute viscosité. La force occlusale maximale et l'aire de contact occlusal sont évaluées en utilisant un film révélateur d'intensité de pression (Dental Prescale 50H, R type, Fujifilm).

Résultats et discussion

Les patients du 1er groupe montrent une force occlusale et une aire de contact occlusal significativement inférieures à celles des groupes contrôle et PAP. Cependant, les résultats ne révèlent aucune différence significative entre les performances masticatoires des 3 groupes. Dans le groupe PAP, la performance masticatoire avec et sans prothèse ne montre pas de différence significative. Ainsi, les patients de cette étude réalisent une performance masticatoire comparable, qu'ils portent une PAP ou pas. Une étude récente a montré qu'il n'en est pas de même si les secteurs prémolaires sont édentés ou si les édentements ne sont pas symétriques. La présence des prémolaires permet de préserver, semble-t-il, une performance masticatoire similaire à celle d'une denture complète.

l'essentiel

Cette étude compare les performances masticatoires, la force occlusale maximale et la surface de contact occlusal de 2 groupes de 10 patients d'âge moyen qui présentent, à la mandibule, une absence des groupes molaires bilatéraux laissée non comblée pour le 1er groupe (groupe arcade raccourcie) mais comblée par une prothèse adjointe partielle à extensions distales pour le 2e groupe (groupe PAP). Un 3e groupe de 10 patients qui présentent une denture complète sert de contrôle. Dans les limites de cette étude, les résultats ne montrent pas de différences significatives entre le groupe « arcade raccourcie » et le groupe « PAP ». Les patients du 1er groupe établissent en effet des niveaux de performance masticatoire proches de ceux du 2e groupe et du groupe contrôle malgré la nette infériorité de la force occlusale maximum et de la surface de contact occlusal dans le 1er groupe. Cela suggère que des facteurs autres que la force occlusale et la surface de contact occlusal affectent la qualité de la mastication. En résumé, le traitement consistant à restaurer, sur une seule arcade, les dents résiduelles qui le nécessitent sans remplacer les molaires absentes peut constituer une alternative acceptable à une PAP à extensions distales.