Orthoposturodontie - Implant n° 1 du 01/02/1999
 

Implant n° 1 du 01/02/1999

 

Implant a lu - Édition

Bruno Tavernier  

Le livre que nous proposent les auteurs fait l'objet d'une belle présentation et inspire au lecteur un certain respect. Les différents chapitres sont clairement exposés avec de nombreuses références. Le code couleur permet de circuler rapidement dans les différentes parties. L'effort qui est fait pour étudier l'homme dans toutes ses composantes est tout à fait louable et l'intention de s'intéresser aux dysfonctionnements du système, fort intéressante. À ce titre, quelques idées...


Le livre que nous proposent les auteurs fait l'objet d'une belle présentation et inspire au lecteur un certain respect. Les différents chapitres sont clairement exposés avec de nombreuses références. Le code couleur permet de circuler rapidement dans les différentes parties. L'effort qui est fait pour étudier l'homme dans toutes ses composantes est tout à fait louable et l'intention de s'intéresser aux dysfonctionnements du système, fort intéressante. À ce titre, quelques idées devraient être développées et l'on attend avec impatience une recherche clinique - méthodologiquement construite - pour les confirmer ou les infirmer. Il s'agit cependant d'un livre pour adeptes. Les non-initiés auront beaucoup de mal à relier les chapitres entre eux pour suivre le cheminement de la pensée des auteurs.

Ce livre est irritant en raison des citations à l'emporte-pièce, sorties de leur contexte. La première phrase du premier chapitre peut choquer d'emblée : « Dans notre monde laïque, sécularisé, la science a pris la place de la religion. » Quelle affirmation ! On cherche la responsabilité à la laïcité ! Puis, nous sommes héberlués d'apprendre, page 106, en référence au TAO (taoïsme ?) que :

« L'occlusion de classe I normale avec les rapports de recouvrement inter-incisif classique représentent l'équilibre entre le monde intérieur et le monde extérieur. Elle est le témoin d'une bonne structuration dynamique corticale de l'individu.

- Les classe II1 avec béance, infraclusion et overjet important qui sont mal ou insuffisamment séparés du monde extérieur. Ils vivent dans un monde encore fusionnel, non différencié. Ils se révèlent influençables, incapables de discernement et de décisions. Ces individus fonctionnent plus sur un mode de globalité et d'analogie. »

Les classes II2 et classes III sont stigmatisées de la même façon :

« Les classe II2 avec supraclusion qui sont coupés de l'extérieur mais plutôt par angoisse et demande de protection. Ils se créent une coquille sans être complètement structurés avec des comportements surmoïques évidents. Ils seront maniaques, avides du détail et peu enclins aux interrelations. Discernant trop, ils auront du mal à prendre des décisions. Ils fonctionnent de préférence en mode analytique mais non rationnel.

- Les classe III sont toniques, en conflit avec le monde et ont tendance à se l'approprier. »

Il s'agit d'affirmations peu scientifiques qui se réfèrent à des notions de psychomorphologie poussées à l'extrême. On ne peut s'empêcher de penser, en lisant ces lignes, au livre de Aldous Huxley, Le meilleur des mondes. Les êtres humains y étaient classés en Alpha, Béta, Epsilon...

Le chapitre consacré à l'orthoposturodontie est clairement exposé. On y trouve de bonnes choses, d'autres avec lesquelles on peut ne pas être d'accord et probablement quelques pistes à explorer qui, à l'avenir, pourraient servir de base pour compléter nos connaissances visant à la recherche du bien-être de nos patients.

Comme le supposait les auteurs dans leur préambule, ce livre apparaît comme une gageure. Non pas dans l'intention des auteurs, mais dans le sens que peut prendre cet ouvrage : un livre de « pataodontologie ». Il ne sert ni le concept ni le domaine de l'occlusodontie. Il a cependant le mérite de soumettre le sens critique du lecteur à rude épreuve.

Les adeptes trouveront en ce livre la justification de leurs croyances, les autres resteront sur leur faim ou seront irrités. C'est selon.