Le pilier EsthetiCone™ : résultats à trois ans d'une étude prospective multicentrique - Implant n° 2 du 01/05/1999
 

Implant n° 2 du 01/05/1999

 

Implant a analysé

Xavier Assémat-Tessandier  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Le pilier EsthetiCone du système Brånemark® a été mis au point pour permettre des restaurations présentant des limites prothétiques enfouies dans le manchon épithélial. Il apporte ainsi une esthétique idéale tout en maintenant la fonction et la sécurité du système. Cette étude comprend 200 piliers EsthetiCone placés chez 50 patients, partiellement ou complètement édentés, dans le cadre...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Le pilier EsthetiCone du système Brånemark® a été mis au point pour permettre des restaurations présentant des limites prothétiques enfouies dans le manchon épithélial. Il apporte ainsi une esthétique idéale tout en maintenant la fonction et la sécurité du système. Cette étude comprend 200 piliers EsthetiCone placés chez 50 patients, partiellement ou complètement édentés, dans le cadre d'une étude multicentrique effectuée en Europe et aux États-Unis d'Amérique. Les patients ont été suivis pendant trois années et le niveau osseux marginal des implants a été déterminé à partir de radiographies intrabuccales. Durant la période de suivi, neuf patients ont quitté l'étude. Basé sur les patients restants, 164 piliers EsthetiCone (82 %) ont été évalués durant les trois années de suivi. Seul un pilier EsthetiCone a échoué pendant cette période, ce qui entraîne un taux de succès cumulatif de 99,2 % au niveau du maxillaire et de 100 % au niveau de la mandibule. Aucune perte osseuse due à l'utilisation de cols de piliers courts (1 mm) n'a été observée dans cette étude. La résorption osseuse marginale durant ces trois années n'a pas dépassé 1mm en moyenne ni pour les piliers d'1 mm ni pour les piliers plus hauts (2 et 3 mm) lorsqu'ils étaient analysés séparément. Durant la période de suivi, peu de complications ont été rapportées et elles ont toutes été facilement rectifiées sans compromettre le succès du traitement. Les résultats de cette étude sont la mise en évidence de la valeur à long terme de ces piliers et des résultats esthétiques qui ont pu être obtenus lorsque des fixtures de Brånemark étaient chargées avec des piliers EsthetiCone. La nécessité déjà décrite d'un sillon paro-implantaire de 3 mm dans un système animal n'a pas été confirmée avec les patients de cette étude.

Ce que j'en pense :

L'utilisation de ces nouveaux piliers n'a pas modifié les résultats obtenus avec les fixtures de Brånemark et les piliers classiques. En particulier, la perte osseuse autour des implants a été de 0,70 mm (SD 0,96) la première année et 0,71 mm (SD 0,95) au bout des trois ans d'observation ; ceci que la hauteur des piliers soit de 1, 2 ou 3 mm. L'étude de Berglundh et Lindhe (Dimension of periimplant mucosa. J Clin Periodontol 1996;23:971-973) sur le chien beagle avait établit qu'un sulcus péri-implantaire de 3 mm était nécessaire ou serait recréé par la nature. La présente étude montre que chez l'homme ces résultats ne sont pas reproduits, en particulier par les piliers de 1 mm de hauteur qui n'entraînent pas de résorption osseuse ni ne nécessitent de hauteur muqueuse minimale. On peut imaginer deux explications à ce phénomène. La première est que l'ensemble des fixtures n'étaient pas enfouies dans l'os après utilisation de la fraise à évasement, ce qui laisse 0,8 mm de col de l'implant dans la muqueuse et entraîne une hauteur totale d'au moins 1,8 mm avec le pilier de 1 mm. La seconde explication est que les résultats trouvés sur un modèle animal ne sont pas transférables à des patients traités avec un profil d'émergence sous-gingival.

Ce qu'il faut retenir :

L'apparition d'un nouveau pilier dans un système implantaire peut modifier le résultat à moyen et long terme obtenu précédemment avec d'autres composants. Les résultats à 3 ans confirment la stabilité du niveau de l'os autour de l'implant quelque soit la hauteur du pilier EsthetiCone (1, 2 et 3 mm) et le maintien des résultats esthétiques.

Cette étude clinique montre également les limites de la transposition des études sur l'animal à l'homme