Evaluation des propriétés de soudure à froid d'une connexion conique interne de deux systèmes implantaires disponibles - Implant n° 3 du 01/08/1999
 

Implant n° 3 du 01/08/1999

 

Implant a analysé

Patrick Exbrayat  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Le dévissage et la fracture de vis demeurent un des risques majeurs des prothèses sur implants Nobel Biocare, car le design à hexagone externe n'offrant aucune friction entre l'implant et la suprastructure, seules les vis assurent la stabilisation.

Certains systèmes implantaires proposent une connexion conique entre l'implant et le pilier afin de réduire ce risque. L'étude propose de comparer les valeurs des couples de...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Le dévissage et la fracture de vis demeurent un des risques majeurs des prothèses sur implants Nobel Biocare, car le design à hexagone externe n'offrant aucune friction entre l'implant et la suprastructure, seules les vis assurent la stabilisation.

Certains systèmes implantaires proposent une connexion conique entre l'implant et le pilier afin de réduire ce risque. L'étude propose de comparer les valeurs des couples de désolidarisation après différents torques de serrage pour les implants Astra de 3,5 et 4 mm et pour les implants Straumann ITI munis de leurs piliers respectifs. Un montage très rigoureux qui permet une étude en milieu sec ou dans un bain de salive artificielle à 37° C a été mis au point. Deux séries de torque, réduit et élevé, sont appliquées à 4 ou 5 implants de chaque catégorie. Un duo d'implants est testé après 10, puis 60 minutes pour juger de l'effet élastique du matériau sur le dévissage. Les résultats indiquent que l'emboîtement conique n'a pas d'effet favorable sur la résistance aux torques de basse valeur (4 à 50 Ncm) à sec comme dans le bain salivaire. Pour les hautes valeurs de torque (100 à 300 Ncm), l'amélioration n'est perceptible à sec comme sous salive que pour les implants Astra de 4 mm et les ITI, mais pas pour les Astra de 3,5 mm.

La résistance en rupture a été mesurée et indique une résistance très supérieure aux valeurs cliniques des contraintes exercées en bouche.

Ce que j'en pense :

Face à la fréquence des dévissages et fractures de vis pour les prothèses implantaires supportées par des systèmes à hexagone externe, des solutions doivent être proposées. Le recours à un cône morse est présenté comme l'une de ces solutions. Cette étude donne des résultats en contradiction avec ceux de Sutter et al. (JOMI 88) qui concluaient à une nette amélioration de la résistance aux couples de dévissage, confirmée cliniquement. Les résultats présentés incitent à une plus grande prudence quant à l'efficacité du cône morse à prévenir la désolidarisation des suprastructures prothétiques sur implants.

L'hexagone interne du système Screw-Vent Paragon® associé au design de l'hexagone mâle des composants prothétiques et au recours à des torques contrôlés assure lui ce blocage primaire qui limite le rôle des vis et donc le risque de dévissage. Ce système breveté ne peut malheureusement être copié et donc étendu à d'autres systèmes implantaires.

Ce que j'ai appris :

Si l'excellente résistance à la fracture et la meilleure assise du pilier dans l'implant ne sont pas contestées, surtout pour les deux implants d'environ 4 mm de diamètre, le cône morse ne correspond pas à cette soudure à froid décrite par leurs concepteurs.