Échecs implantaires précoces chez des patients traités avec des implants de Brånemark : étude rétrospective - Implant n° 3 du 01/08/2001
 

Implant n° 3 du 01/08/2001

 

Implant a analysé

Jean-Pierre Lucchini  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : L'échec implantaire a été associé à différentes causes comme la mauvaise qualité osseuse, le volume osseux insuffisant, le manque de stabilité primaire, les surcharges occlusales ou le tabagisme. L'infection et la résistance individuelle peuvent également jouer un rôle important dans l'étiologie des échecs. Dans cette étude, les auteurs ont cherché à identifier d'autres facteurs associés à l'échec précoce en implantologie....


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : L'échec implantaire a été associé à différentes causes comme la mauvaise qualité osseuse, le volume osseux insuffisant, le manque de stabilité primaire, les surcharges occlusales ou le tabagisme. L'infection et la résistance individuelle peuvent également jouer un rôle important dans l'étiologie des échecs. Dans cette étude, les auteurs ont cherché à identifier d'autres facteurs associés à l'échec précoce en implantologie. Deux groupes de 40 sujets ont été étudiés : tous les sujets du groupe 1 ont subi des échecs (non-intégration d'un ou de plusieurs implants), ce qui n'est pas le cas du groupe 2. Les deux groupes étaient assez similaires en termes d'âge des patients, de nombre de fumeurs par groupe, de sexe, d'état des arcades dentaires, de cause d'édentation, de nombre d'implants posés...

En tout 404 implants ont été mis en place (209 pour le groupe 1 avec 79 échecs et 195 pour le groupe 2) par quatre chirurgiens différents.

Tous les paramètres cliniques ont été enregistrés. Des prélèvements sanguins ont été effectués au moment de la dépose des implants non intégrés (groupe 1) ou au moment de la mise en charge (groupe 2). Une recherche d'anticorps gamma immunoglobuline G (IgG) a été effectuée.

Des différences statistiquement significatives ont été notées entre les deux groupes. Selon les courbes de régression, trois variables pourraient avoir une influence sur le résultat clinique :

- le taux d'affinité des anticorps sériques pour le Bacteroides Forsythus ;

- le taux d'anticorps pour le Staphylococcus Aureus ;

- 'index « BSR » qui lie la forme de l'os et la résorption osseuse.

Les deux premiers facteurs surtout sont essentiels dans les cas d'échecs implantaires précoces (groupe 1). La forme de l'os implanté et la résorption osseuse (index BSR) sont également importantes dans l'étiologie des échecs (test Mann-Whitney).

Cette étude semble indiquer que les facteurs immunologiques sont à prendre en considération pour la réussite de l'ostéointégration.

Ce que j'en pense : Il est évident pour tout le monde que l'immunologie doit jouer un rôle en implantologie, qu'il s'agisse du système Brånemark ou d'autres systèmes, sinon l'ostéointégration et surtout son maintien à long terme tiendraient du miracle. Cette étude est évidemment très intéressante, mais il semble qu'un lien de cause à effet n'a pas encore été établi clairement pour que le praticien puisse en tirer un enseignement applicable cliniquement selon un consensus universellement admis.

Ce que j'ai appris : Les infections postchirurgicales sont causées par la colonisation de S. Aureus à la surface de l'implant et une destruction osseuse péri-implantaire rapide peut être le fait des protéines bactériennes qui stimulent la libération de cytokines résorbant l'os.

Si la présence de S. Aureus dans les cavités aériennes est en rapport avec les infections de certains implants maxillaires, les techniques chirurgicales invasives présentent un plus grand risque. Dans ces cas, l'indométacine peut s'avérer efficace. Le B. Forsythus est un élément pathogène prédominant chez les sujets âgés présentant une parodontite ou une gingivite.

Les facteurs étiologiques les plus importants dans l'échec implantaire précoce ne sont pas les facteurs généralement incriminés comme la mauvaise qualité osseuse, la stabilité primaire insuffisante, le traumatisme occlusal ou le tabagisme, mais les taux d'anticorps liés au Bacteroides Forsythus et au Staphylococcus Aureus, selon les critères développés dans cette étude. Ces résultats sont indépendants du chirurgien ayant posé les implants.