Augmentation expérimentale de la crête alvéolaire par distraction osseuse en utilisant un système simple permettant une mise en place secondaire d'implants - Implant n° 1 du 01/03/2002
 

Implant n° 1 du 01/03/2002

 

Implant a analysé

Philippe Tardieu  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Le sujet de cette étude porte sur une technique d'augmentation de crête éprouvée, la distraction osseuse qui a été pratiquée en utilisant des vis de distraction. Y est également étudiée la réaction tissulaire en rapport avec des implants en titane dans le site de la distraction.

Les prémolaires gauches de 6 chiens adultes ont été extraites. Après 12 semaines, une ostéotomie en forme de boîte de l'os alvéolaire a...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Le sujet de cette étude porte sur une technique d'augmentation de crête éprouvée, la distraction osseuse qui a été pratiquée en utilisant des vis de distraction. Y est également étudiée la réaction tissulaire en rapport avec des implants en titane dans le site de la distraction.

Les prémolaires gauches de 6 chiens adultes ont été extraites. Après 12 semaines, une ostéotomie en forme de boîte de l'os alvéolaire a été réalisée et le système d'ostéotomie simple a été installé. Au cours d'une période de 7 jours, la hauteur de l'os alvéolaire a été augmentée de 7 mm à raison de 1 mm par jour.

Immédiatement après la distraction, le matériel de distraction a été retiré et des implants ont été mis en place pour stabiliser le bloc osseux déplacé. Des évaluations cliniques, histologiques et radiographiques ont été réalisées à 8 et 12 semaines après la distraction. L'augmentation verticale obtenue a été en moyenne de 6,1 mm après 12 semaines de consolidation. Il a été possible d'augmenter la hauteur de l'os alvéolaire sans grande difficulté, et un os de bonne qualité a pu être observé dans le site de distraction. L'intégration entre l'implant et l'os était meilleure à 12 semaines que celle observée à 8 semaines.

La technique de la distraction osseuse a pu être réalisée avec succès sur l'os alvéolaire pour obtenir une augmentation de la hauteur de la crête.

Les implants mis en place dans ce site se sont bien ostéointégrés.

Ce que j'en pense : Les techniques de distraction osseuses qui ont d'abord été utilisées en orthopédie ont récemment trouvé des applications en chirurgie maxillo-faciale et en implantologie dentaire. Cet article apporte à son tour la preuve de l'ostéointégration d'implants dans des sites préparés par ostéotomie. Ces techniques sont porteuses d'avenir, car elles simplifient les protocoles de préparation des sites implantaires passant par des greffes autogènes ou des allogreffes et permettent la formation in situ du tissu idéal qui est recherché, le tissu osseux vivant du patient lui-même. Néanmoins, à ce stade de développement, toutes les questions ne sont pas réglées et nous attendons des progrès sur les points suivants :

- simplification des systèmes ;

- miniaturisation des systèmes ;

- baisse des coûts des matériels utilisés ;

- contrôle précis des axes de travail des distracteurs et modélisation de ces mouvements.

Ce que j'ai appris : Trois points sont à mes yeux importants sur le plan clinique.

Premier point : la distraction a été réalisée à raison de 1 mm par jour pendant 7 jours. À ce stade, le matériel de distraction et les implants sont mis en place au même moment. Nous attendions une maturation de 2 mois avant de mettre en place les implants, probablement rassurés par l'aspect radiographique de l'os à ce stade. Cette étude montre que ce délai semble inutile chez le chien et n'a aucune implication quant au résultat obtenu.

Deuxième point : les vis qui ont été utilisées avec ce système simple sont activées à raison d'un tour par jour pour une progression de 1 mm par tour.

Les systèmes que nous utilisons font état de 0,3 mm par tour, ce qui rend la procédure de vissage plus difficile à comprendre et à appliquer, surtout lorsque c'est le patient lui-même qui active son distracteur. Le fait d'avoir un pas de vis de 1 mm me semble une bonne idée à généraliser.

Troisième point : la plupart des études sur la distraction osseuse ont déjà montré qu'il y avait une meilleure formation osseuse du côté lingual que du côté vestibulaire. Cette étude fait état du même phénomène. Cela est lié aux incisions, au décollement des lambeaux et à l'ostéotomie elle-même.

Il faudrait réfléchir sur ce point et trouver des procédures chirurgicales moins délabrantes pour améliorer ce point.