Résorption osseuse marginale autour des implants de Brånemark placés dans la partie antérieure de la mandibule suivant différentes options thérapeutiques - Implant n° 1 du 01/03/2002
 

Implant n° 1 du 01/03/2002

 

Implant a analysé

Jean-Pierre Lucchini  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Ce travail compare les modifications du niveau osseux marginal, à court et à moyen terme en utilisant des implants de Brånemark placés selon trois techniques dans la région mandibulaire antérieure uniquement :

- chirurgie en 1 temps (groupe 1) ;

- chirurgie en 2 temps (groupe 1) ;

- chirurgie en 1 temps avec mise en charge précoce (groupe 2).

Onze patients (groupe 1) ont été traités en...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir : Ce travail compare les modifications du niveau osseux marginal, à court et à moyen terme en utilisant des implants de Brånemark placés selon trois techniques dans la région mandibulaire antérieure uniquement :

- chirurgie en 1 temps (groupe 1) ;

- chirurgie en 2 temps (groupe 1) ;

- chirurgie en 1 temps avec mise en charge précoce (groupe 2).

Onze patients (groupe 1) ont été traités en utilisant une technique chirurgicale en un temps d'un côté et en deux temps de l'autre côté. Dans ce dernier groupe, les implants ont été enfouis pendant trois ou quatre mois avant la connexion des piliers et la mise en charge. Seize patients (groupe 2) ont été opérés en un temps, avec une mise en charge précoce : la prothèse définitive a été connectée dans les 20 jours qui ont suivi la chirurgie. Les patients ont été opérés par le même chirurgien et la prothèse faite par le même praticien prothésiste. Cinq ou six implants Mk II ont été placés sur chaque patient.

Le contrôle radiographique a été effectué immédiatement après la pose des implants pour le groupe 1 et environ un mois après pour le groupe 2 qui a nécessité la confection d'un dispositif s'adaptant sur les bridges pour assurer la reproductibilité des clichés. De nouveaux contrôles ont été faits à 18 et 60 mois. Les radiographies ont été scannées, puis analysées sur ordinateur.

Le même opérateur a effectué toutes les mesures entre le joint implant/pilier et les niveaux osseux proximaux. La précision a été estimée à 0,11 mm.

La résorption osseuse marginale était significativement moins importante dans le groupe 2 (mise en charge précoce) que dans le groupe 1 (chirurgie en 1 temps ou en 2 temps). Après 18 mois et après 5 ans, le niveau osseux marginal se situait approximativement à 1 mm en dessous du joint implant/pilier et cela quelle que soit la technique utilisée.

Dans le cadre de cette étude, il n'y a, après 5 ans, aucune différence entre la chirurgie en 2 temps, la chirurgie en 1 temps et la chirurgie en 1 temps avec mise en charge précoce, en termes de résorption osseuse marginale.

Ce que j'en pense : Cette étude va dans le sens des publications actuelles, mais apporte des éléments nouveaux sur le long terme de la mise en charge immédiate des implants de Brånemark à la mandibule. On savait qu'à la mandibule, la chirurgie en 2 temps n'avait pas d'avantages par rapport à la chirurgie en 1 temps et que, dans cette zone, la mise en charge immédiate était possible, mais il est très intéressant de se voir conforter dans de tels choix thérapeutiques par des mesures à 5 ans sur des mises en charge très précoces.

Ce ne sont pas les petites difficultés rencontrées pour les mesures du groupe 2 (perte des dispositifs de stabilisation des clichés pendant un déménagement !) qui nuisent à l'intérêt des résultats quand on connaît la réputation des auteurs.

Cependant, on peut se demander pourquoi tous les implants n'ont pas pu être mesurés de la même manière, à savoir le jour de la pose des implants, après la mise en place de la prothèse éventuellement, puis à 18 et 60 mois.

Les décalages peuvent effectivement expliquer les meilleurs résultats obtenus au début avec le groupe 2.

Ce que j'ai appris : La perte osseuse est de l'ordre de 1 mm après 18 mois et reste stable après 5 ans quelle que soit la technique utilisée, ce qui est remarquable ; ces valeurs sont encore inférieures aux critères de succès généralement admis (Albrektsson). Il est également intéressant de voir que la perte osseuse est à peu près identique entre la chirurgie en 1 temps et la chirurgie en 2 temps. On aurait pu imaginer qu'une deuxième intervention de découverte, avec dénudation osseuse, même minime et de courte durée, serait suivie d'une petite résorption osseuse supplémentaire, ce qui ne semble pas être le cas.

Si de tels résultats devaient être à nouveau publiés sur un plus grand nombre d'implants avec un contrôle à 5 ans, la mise en charge immédiate serait la seule technique utilisée dans tous les cas concernant la zone antéro-inférieure.