Revue scientifique internationale - La sélection
Parodontologie
L'objet de cette étude est d'examiner la prévalence, la concentration et la détermination des espèces bactériennes contenues dans la flore sous-gingivale chez des sujets ayant un passé tabagique différent (fumeurs, anciens fumeurs) par comparaison à des non-fumeurs.
Un échantillon de 272 patients a été constitué pour cette étude. Un questionnaire a permis d'établir le passé tabagique des patients. Une...
L'objet de cette étude est d'examiner la prévalence, la concentration et la détermination des espèces bactériennes contenues dans la flore sous-gingivale chez des sujets ayant un passé tabagique différent (fumeurs, anciens fumeurs) par comparaison à des non-fumeurs.
Un échantillon de 272 patients a été constitué pour cette étude. Un questionnaire a permis d'établir le passé tabagique des patients. Une évaluation clinique (paramètres usuels) a pris en compte 6 sites pour chaque dent. Des prélèvements de plaques sous-gingivales ont été effectués (face mésiale de chaque dent) puis testés pour le comptage de 29 espèces sous-gingivales par hybridisation en damier ADN-ADN. Les sujets ont été groupés en sous-ensembles en fonction de leur histoire tabagique : non-fumeurs (N = 124), anciens fumeurs (N = 98), fumeurs (N = 50), pour l'évaluation statistique.
Des différences surgissent des résultats tant pour le pourcentage des sites colonisés que pour la quantité des pathogènes par rapport au total des germes. Les bactéries appartenant aux complexes rouge et orange définis par Socransky et al. (1998) donnaient des niveaux élevés de concentration chez les fumeurs par comparaison aux autres groupes. La différence de prévalence entre fumeurs et non-fumeurs révèle une plus grande colonisation des sites dont la profondeur de poche est supérieure à 4 mm. Des corrélations ont été mises en évidence : la présence des 5 espèces microbiennes et la profondeur de poche dans 44 % des cas, l'association présence d'espèces microbiennes, l'âge, l'ancienneté du tabagisme et le sexe représente 30 % dans la variance des niveaux d'attache parodontale.
Des corrélations peuvent être avancées à la suite de cette étude : prévalence des espèces microbiennes, tabagisme, poche parodontale < 4 mm, colonisation plus active au niveau du maxillaire par comparaison à la mandibule.
Cette étude a retenu toute notre attention car la relation entre la consommation tabagique et la composition du biofilm sous-gingival n'est pas claire. Les moyens techniques utilisés, protocole d'évaluation-référence, apportent toute leur importance à cette étude, pour la qualité de ses informations.