Croissance mandibulaire après restauration implantaire : la loi de Wolff s'applique-t-elle à la résorption résiduelle des crêtes ? - JPIO n° 1 du 01/02/2003
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/2003

 

Revue scientifique internationale - La sélection

Implantologie

Francis MORA  

(Bordeaux)

But de l'étude

Evaluer si la mise en place d'implants, dans le secteur antérieur de la mandibule, supportant une prothèse implanto-portée stoppe ou inverse le processus de résorption.

Matériels et méthodes

Soixante patients édentés avec une mandibule atrophiée sont inclus dans cette étude. La technique de mise en place implantaire s'effectue de manière conventionnelle. Des implants recouverts d'hydroxyapatite et en titane (Nobel Biocare®) ont...


But de l'étude

Evaluer si la mise en place d'implants, dans le secteur antérieur de la mandibule, supportant une prothèse implanto-portée stoppe ou inverse le processus de résorption.

Matériels et méthodes

Soixante patients édentés avec une mandibule atrophiée sont inclus dans cette étude. La technique de mise en place implantaire s'effectue de manière conventionnelle. Des implants recouverts d'hydroxyapatite et en titane (Nobel Biocare®) ont été privilégiés. Le deuxième temps chirurgical est effectué 4 mois après l'implantation. Des prothèses implantaires amovo-inamovibles avec extension distale et vissées sont réalisées pour chaque patient. Une maintenance est effectuée tous les 3 mois la première année, puis tous les 6 mois pendant les 3 années suivantes.

Résultats

Des radiographies panoramiques (à 0, 1, 2, 3 et 4 ans postopératoires) sont numérisées et archivées sur un disque optique. Un système de référence de mesure est établi (en fonction de l'implant le plus distal) pour corriger d'éventuelles déformations sur le film. La restauration implantaire est à l'origine d'une croissance significative de la mandibule (7,25 ± 0,25 mm contre 8,18 ± 0,18 mm).

Conclusion

Le modèle de régression linéaire utilisé pour évaluer la variation de hauteur d'os mandibulaire indique que la croissance semble se faire au cours de la première année puis qu'elle diminue suivant la loi de Wolff : ceci semble être le résultat d'une adaptation physiologique de l'os à des forces masticatoires plus fortes qu'avant et au volume de la prothèse.

Commentaires

Lorsque l'anatomie des crêtes mandibulaires est perturbée, l'efficacité masticatoire est compromise car les prothèses amovibles partielles sont souvent instables : la santé globale du patient en pâtit. Cette étude confirme que la stimulation fonctionnelle apportée par des prothèses implanto-portées à la mandibule assure la santé générale des patients.