Communiquer en odonto-stomatologie, Obligations et stratégies - JPIO n° 1 du 01/02/2004
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/2004

 

Vient de paraître

Alain BÉRY  

Le Code de la santé s'est enrichi, à la suite de la promulgation de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 en son article 11, d'un chapitre intitulé : « Information des usagers du système de santé et expression de leur volonté ». On y relève à l'article L. 1111-2 : « Toute personne a le droit d'être informée… Cette information incombe à tout professionnel de santé… Cette information est délivrée au cours d'un entretien individuel… »

Informer c'est par...


Le Code de la santé s'est enrichi, à la suite de la promulgation de la loi n° 2002-303 du 4 mars 2002 en son article 11, d'un chapitre intitulé : « Information des usagers du système de santé et expression de leur volonté ». On y relève à l'article L. 1111-2 : « Toute personne a le droit d'être informée… Cette information incombe à tout professionnel de santé… Cette information est délivrée au cours d'un entretien individuel… »

Informer c'est par essence même communiquer.

C'est dans ce contexte que vient de paraître (juin 2003) un ouvrage intitulé : Communiquer en odonto-stomatologie, obligations et stratégies. Il a été rédigé par R. Nossintchouk assisté de 9 collaborateurs.

L'ouvrage comprend 2 parties :

1 Concepts de la communication en pratique clinique odonto-stomatologique.

2 Approche thématique de la communication en odonto-stomatologie.

La première partie comprend 15 chapitres. Elle est consacrée aux différents types de communication tant interne qu'externe au cabinet du praticien. « Si la communication doit être considérée comme un impératif a priori, elle ne peut être envisagée comme une simple obligation de moyen initiale car c'est une exigence de l'engagement thérapeutique dans sa dynamique même. » Le lecteur trouvera au chapitre treize : « La communication, ou action de communiquer des renseignements, des principes et des idées à des tiers, relève dans le cas présent de l'information qui doit être transmise au patient par le praticien avant tout acte thérapeutique. »

Une place importante est donnée aux différents outils de communication et à leur optimisation.

La deuxième partie comprend 6 chapitres plus particulièrement consacrés aux contenus de communication adaptés à la pratique clinique.

Pour M. Ruel-Kellermann, les attitudes fondatrices d'une « vraie » communication sont : l'écoute, l'empathie et la bonne distance thérapeutique. Elles sont singulièrement précieuses en odontostomatologie, discipline touchée en permanence par la résonance affective, émotionnelle et érogène de la cavité buccale.

« La relation thérapeutique : méthode comportementale », rédigée par W. Mesnay, peut se définir comme l'ensemble des relations interpersonnelles dans un cadre médicalisé. La communication médicale implique une attitude de respect et d'authenticité.

On peut regretter que le chapitre 19 de P. Maziere, intitulé « Droit médical et communication », soit essentiellement à usage de nos collègues médecins. La spécificité de l'odontologie y est peu analysée, eu égard à la notion de professionnel de santé. Cependant, le lecteur trouvera un panorama des nouveaux articles du Code de la santé et de la notion du « non-dit ».

J.-P. Méningaud met en exergue que la finalité de la communication est l'obtention d'un consentement : « Le consentement n'est d'ailleurs jamais complètement acquis. Il s'agit d'un processus qui se construit et qui peut être remis en cause à tout moment. »

Le dernier chapitre traite de la communication des complications et des échecs thérapeutiques en odontostomatologie. Les auteurs nous montrent essentiellement des exemples propres à l'implantologie, ce qui au demeurant ne relève pas de l'exercice quotidien du chirurgien-dentiste.

Une étude de la nuance entre erreur, échec et faute aurait permis d'analyser la finalité juridique dans le cadre de la responsabilité médicale : « Un résultat jugé inesthétique par le patient peut à lui seul entraîner un conflit majeur avec le praticien, voire une action en justice. »

Pour M. Bert et P. Missika, l'évocation de l'échec fait partie de la communication initiale avec le patient, mais ne doit pas terminer l'entretien.

En conclusion et selon R. Nossintchouk : « La communication doit donc non seulement être quotidienne, gérée au fauteuil, mais aussi être rendue opérationnelle autant que faire se peut, et ce pour aller dans le sens d'une plus grande efficacité clinique, d'une recherche de qualité et d'échanges plus constructifs avec les patients. »

Cet ouvrage de R. Nossintchouk est un excellent outil de communication, il est remarquablement bien rédigé, les schémas sont didactiques, l'iconographie est importante, on ne peut qu'en conseiller la lecture : « Le praticien, en tant qu'acteur de santé, doit devenir un communicateur efficace à la mesure de la mission de soin qui lui incombe. »