Les greffes osseuses en implantologie - JPIO n° 3 du 01/08/2005
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/2005

 

Vient de paraître

Catherine MATTOUT  

Comme à son habitude, la collection « Réussir » nous offre à nouveau un ouvrage de référence à visée éminemment pratique mais, et c'est là tout son intérêt, laissant une grande part aux bases fondamentales, le sujet traité étant celui de la reconstruction osseuse.

Aujourd'hui de plus en plus souvent, si les indications implantaires sont choisies par le praticien et le patient, les conditions osseuses ne sont pas toujours favorables à la mise en place d'implants...


Comme à son habitude, la collection « Réussir » nous offre à nouveau un ouvrage de référence à visée éminemment pratique mais, et c'est là tout son intérêt, laissant une grande part aux bases fondamentales, le sujet traité étant celui de la reconstruction osseuse.

Aujourd'hui de plus en plus souvent, si les indications implantaires sont choisies par le praticien et le patient, les conditions osseuses ne sont pas toujours favorables à la mise en place d'implants satisfaisant l'esthétique et la fonction. C'est pourquoi les techniques de reconstruction se sont énormément développées au cours de ces dernières années.

Cependant, de nombreux points de discussion, concernant le type de greffe, l'association de membrane, le plan de traitement (faut-il greffer puis implanter, ou réaliser les deux gestes dans un même temps ?) et l'évaluation des résultats (cliniques et histologiques), séparent aujourd'hui les auteurs.

Cet ouvrage va nous permettre d'y voir plus clair grâce à la très grande expérience clinique de J.-F. Tulasne et de ses collaborateurs, et à une bonne analyse de la littérature.

Pour que ces interventions très méticuleuses soient couronnées de succès, rien ne doit être laissé au hasard, en commençant par l'analyse des défauts dont la forme et la localisation conditionneront déjà leur possibilité de reconstruction.

Nous savons tous que l'os autogène est le gold standard en matière de reconstruction, et le chapitre sur le prélèvement des greffons est une des meilleures parties de ce guide. Pour tous ceux qui veulent réaliser sans risque un prélèvement mentonnier ou ramique, tout y est : les lignes d'incision sur crâne sec puis, sur des vues cliniques, le mode de prélèvement, les sutures, les suites opératoires et les risques.

La même didactique se retrouve dans la description de la mise en place de ces greffons en situation alvéolaire ou intra-sinusienne.

L'auteur ne se contente pas de décrire la technique pas à pas, mais, en plus, il met en garde le lecteur et souligne des points essentiels, clés de la réussite ou, au contraire, causes d'échecs cuisants s'ils ne sont pas respectés, comme par exemple la traction des lambeaux grâce à la section haute du périoste ou le contact intime entre l'os greffé et le plancher du sinus.

Si la greffe autogène, qu'elle soit d'origine intra ou extrabuccale, reste la technique de référence, que faut-il penser des membranes ? Faut-il les associer ou les préférer aux greffes onlays ? Doivent-elles refermer systématiquement la fenêtre sinusienne ? Si la technique de la ROG est une technique à part entière basée sur la colonisation d'un espace par un caillot de bonne qualité et ne nécessitant pas obligatoirement de greffon, la technique de la greffe osseuse peut se combiner à la mise en place d'une membrane de recouvrement pour diminuer sa résorption.

Que penser enfin des biomatériaux ? Peuvent-ils diminuer la taille des prélèvements d'os autogène ou les remplacer ?

Se basant sur l'expérience très importante en la matière de P. Valentini, les auteurs développent assez longuement, et toujours à travers de beaux cas cliniques, l'utilisation du Bio.oss® qui, surtout dans les sinus, est associée à un taux de succès à long terme des implants très important.

La lecture de cet ouvrage, vivement conseillé à tous les praticiens impliqués dans des restaurations implantoportées aussi bien pour la phase chirurgicale que pour la phase prothétique, se termine par deux derniers chapitres traitant respectivement des réalisations prothétiques puis des complications.