Pigmentation des tissus mous buccaux associée à la minocycline : corrélations cliniques, pathologiques et revue - JPIO n° 3 du 01/08/2005
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/2005

 

Revue scientifique internationale - Recherche clinique

Parodontologie

Marie-Françoise Liébart  

(Aix-en-Provence)

But de l'étude

Le but de cette étude est de démontrer les caractéristiques cliniques et histologiques d'un premier cas de pigmentation intrabuccale induite par la prise de minocycline.

Matériels et méthodes

Une patiente, âgée de 45 ans, a présenté des pigmentations de la gencive et des lèvres à la suite de 6 mois de traitement à la minocycline pour des raisons dermatologiques. L'examen histologique de la gencive et des lèvres montre une augmentation des...


But de l'étude

Le but de cette étude est de démontrer les caractéristiques cliniques et histologiques d'un premier cas de pigmentation intrabuccale induite par la prise de minocycline.

Matériels et méthodes

Une patiente, âgée de 45 ans, a présenté des pigmentations de la gencive et des lèvres à la suite de 6 mois de traitement à la minocycline pour des raisons dermatologiques. L'examen histologique de la gencive et des lèvres montre une augmentation des rapports mélanine/mélanocytes dans l'épithélium et mélanine/mélanophages dans le tissu conjonctif. Neuf mois après l'arrêt de la minocycline, les pigmentations se sont nettement atténuées. La corrélation a alors été faite entre la prise de ce médicament et leur apparition.

L'auteur présente une revue de littérature dans le but de comprendre le phénomène étiopathogénique de ces pigmentations, connues mais rarement observées au niveau intrabuccal.

Résultats

La physiopathologie de la minocycline reste inconnue. Le médicament agirait sur certains types de collagènes qui subissent une oxydation à l'origine des colorations noires caractéristiques. Il semblerait que l'apparition de ces pigmentations soit dose-dépendante avec une incidence de 0,4 à 15 % pour le traitement de l'acné et de plus de 70 % pour le traitement de l'arthrite rhumatoïde. Les pigmentations au niveau buccal restent rares (pas plus de 6 % des cas) et apparaissent après plusieurs années de traitement. La disparition de ces pigmentations reste incertaine et peut mettre plusieurs mois.

Conclusion

La corrélation avec la prise de minocycline est difficile à établir car les aspects cliniques et histologiques sont très variés et nécessitent la réalisation d'un diagnostic différentiel avec un grand nombre de pathologies. Le tabac semble potentialiser l'effet de la minocycline dans l'apparition de ces pigmentations.

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