Efficacité clinique de l’administration sous-gingivale d’atorvastatine à 1,2 % chez des patients atteints de parodontite chronique : étude clinique contrôlée randomisée - JPIO n° 04 du 01/11/2013
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 04 du 01/11/2013

 

Revue Scientifique Internationale - Recherche clinique

Parodontologie clinique

Céline Gatti  

But de l’étude

L’objectif de cette étude en double aveugle est d’analyser l’efficacité de l’application d’un gel d’atorvastatine à 1,2 % en complément du surfaçage radiculaire dans le traitement des défauts intra-osseux chez des patients atteints de parodontite chronique.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 60 patients venant consulter dans le service de parodontie de l’hôpital de Bangalore (Inde) et présentant une parodontite...


But de l’étude

L’objectif de cette étude en double aveugle est d’analyser l’efficacité de l’application d’un gel d’atorvastatine à 1,2 % en complément du surfaçage radiculaire dans le traitement des défauts intra-osseux chez des patients atteints de parodontite chronique.

Matériel et méthode

L’étude porte sur 60 patients venant consulter dans le service de parodontie de l’hôpital de Bangalore (Inde) et présentant une parodontite chronique sévère. Ils présentent tous au moins une poche d’une profondeur supérieure à 5 mm ou une perte d’attache clinique supérieure à 4 mm, associée à une perte osseuse verticale supérieure à 3 mm sur les radiographies. Les patients qui fument, qui prennent des statines par voie générale, qui ont reçu un traitement parodontal ou antibiotique il y a moins de 6 mois, qui présentent une parodontite agressive ou qui sont alcooliques sont exclus de cette étude. Un seul site par patient est inclus dans l’étude. Aucun traitement antibiotique ou anti-inflammatoire n’est prescrit.

Les patients sont répartis dans deux groupes. Le groupe test bénéficie d’un traitement mécanique avec l’application sous-gingivale, au niveau de la poche parodontale, d’atorvastatine à 1,2 %, et le groupe contrôle reçoit un traitement mécanique avec l’application d’un gel placebo.

Les paramètres cliniques tels que l’indice de plaque, la profondeur de poche et le niveau d’attache clinique sont enregistrés avant le traitement et 3, 6 et 9 mois après le traitement. L’évaluation radiographique du comblement des défauts intra-osseux est effectuée grâce à un logiciel avant le traitement puis au bout de 3 et 9 mois.

Résultats

La réduction moyenne de la profondeur de poches (3,7 contre 1,46 mm), le gain d’attache clinique moyen (4,46 contre 2,26 mm) ainsi que le pourcentage moyen de comblement radiographique des défauts intra-osseux (35 contre 1,82 %) sont statistiquement et cliniquement significatifs et supérieurs dans le groupe test que dans le groupe contrôle au bout de 9 mois.

Conclusion

L’administration locale d’atorvastatine en complément du traitement mécanique semble améliorer les résultats cliniques et radiographiques au niveau des défauts intra-osseux.

Commentaires

L’intérêt de cette étude réside dans l’utilisation locale d’une nouvelle classe de molécules pour traiter les défauts intra-osseux. À l’origine, les statines administrées par voie générale sont des molécules hypolipidémiantes grâce à leur action inhibitrice spécifique sur la HMG-coA réductase. Par ailleurs, elles sont supposées avoir un effet stimulateur sur la différenciation ostéoblastique des cellules MC3T3, sur la production de BMP2 et du VEGF. Elles auraient également des propriétés anti-inflammatoires. De plus, elles ont également la même voie d’action sur les ostéoclastes que les bisphosphonates en inhibant la voie du mévalonate.

Cependant, à ce jour, aucune autre étude ne vient corroborer les résultats obtenus avec ce mode d’utilisation des statines.