Les récessions gingivales chez les patients traités ou non par de l’orthodontie : une étude cas-témoins - JPIO n° 04 du 01/11/2013
 

Journal de Parodontologie & d’Implantation Orale n° 04 du 01/11/2013

 

Revue Scientifique Internationale - Recherche clinique

Orthodontie-parodontologie

Renaud Rinkenbach  

But de l’étude

Les auteurs ont évalué l’apparition à long terme de récessions gingivales pendant le traitement d’orthodontie, mais aussi pendant la phase de contention.

Matériel et méthode

Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective cas-témoins en se fondant sur 100 modèles en plâtre de patients traités et comparés à 120 modèles de personnes non traitées de différents âges : 12 (T12), 15 (T15), 18 (T18) et 21 (T21) ans. Le stade T12...


But de l’étude

Les auteurs ont évalué l’apparition à long terme de récessions gingivales pendant le traitement d’orthodontie, mais aussi pendant la phase de contention.

Matériel et méthode

Les auteurs ont réalisé une étude rétrospective cas-témoins en se fondant sur 100 modèles en plâtre de patients traités et comparés à 120 modèles de personnes non traitées de différents âges : 12 (T12), 15 (T15), 18 (T18) et 21 (T21) ans. Le stade T12 correspond au début du traitement orthodontique et le stade T15 à la fin du traitement actif et au début de la contention par fil collé. Les résultats ont été analysés par le test t et le test de Fisher afin d’estimer l’impact du traitement d’orthodontie et de la contention sur l’apparition de récessions gingivales.

Résultats

La proportion de sujets atteints de récessions est sensiblement plus importante dans l’échantillon traité que dans celui des témoins (odd ratio : 4.48 ; p < 0,001).

Conclusion

Dans le cadre de cette étude, les auteurs ont montré qu’un traitement d’orthodontie et/ou une contention par fil collé peuvent être des facteurs de risque dans l’apparition de récessions gingivales. Celles-ci touchent plus particulièrement les incisives mandibulaires que les autres dents.

Commentaires

Notre pratique de tous les jours nous offre une magnifique étude longitudinale qui nous amène à penser qu’elle ne se fait pas toujours sans effets délétères pour nos patients. Heureusement, dans la plupart des cas, les effets bénéfiques de nos traitements sont supérieurs aux effets indésirables comme l’apparition de récessions gingivales que l’on retrouve plus particulièrement dans le secteur incisif mandibulaire. Il existe un contexte général à risque où de nombreux facteurs sont à prendre en compte : l’âge de fin de traitement, le biotype parodontal, l’épaisseur de la symphyse, la typologie faciale, les mouvements radiculaires, les habitudes (tabac, bruxisme, piercing). À cela s’ajoute l’hygiène bucco-dentaire, cofacteur déclenchant d’une importance capitale. On parle souvent de la contention par fil collé qui serait à l’origine de l’apparition de récessions. Il est probable que des déhiscences osseuses sont apparues au cours du traitement et sont restées en attente jusqu’à la stagnation bactérienne qu’impose parfois la réalisation d’un fil collé en lingual des incisives mandibulaires. Pour cette raison, l’orthodontiste doit être tout particulièrement attentif à la position de son fil de contention ainsi qu’à son collage précis et dans le respect des limites biologiques des dents qui lui servent de support.