Étude rétrospective non randomisée sur la préservation de l’os alvéolaire après une extraction dentaire en utilisant des membranes non résorbables de polytétrafluoroéthylène (PTFE) de haute densité - Cahiers de Prothèse n° 145 du 01/03/2009
 

Les cahiers de prothèse n° 145 du 01/03/2009

 

revue de presse

Sarah Amr  

Objectifs

Lors de la pose d’un implant dans le secteur antérieur esthétique, l’une des difficultés est de déterminer avec précision la perte osseuse potentielle après une extraction dentaire qui risque de compromettre le résultat souhaité.

L’objectif de cette étude est d’évaluer cliniquement l’efficacité des membranes PTFE de haute densité dans la préservation, voire la régénération de la perte osseuse alvéolaire dans un site d’extraction. Cette...


Objectifs

Lors de la pose d’un implant dans le secteur antérieur esthétique, l’une des difficultés est de déterminer avec précision la perte osseuse potentielle après une extraction dentaire qui risque de compromettre le résultat souhaité.

L’objectif de cette étude est d’évaluer cliniquement l’efficacité des membranes PTFE de haute densité dans la préservation, voire la régénération de la perte osseuse alvéolaire dans un site d’extraction. Cette technique ne fait intervenir aucun autre matériau de greffe.

Méthodologie

Au total, 276 sujets ont été retenus pour cette étude : 126 femmes et 151 hommes âgés en moyenne de 50,2 ans. Chacun d’eux a subi une extraction dentaire, puis 1 an après, a reçu un implant. Immédiatement après l’avulsion dentaire, une membrane de PTFE a été posée, puis déposée 4 semaines plus tard.

Les patients ont été sélectionnés selon les critères suivants : absence de maladies systémiques, pas de grossesse en cours, pas de traitements médicamenteux compromettant l’étude, une consommation inférieure à 10 cigarettes par jour pour les fumeurs. En outre, deux conditions étaient requises par site évalué : utilisation d’une unique membrane et persistance d’au moins une paroi osseuse vestibulaire et d’une paroi linguale ou palatine. La perte osseuse ne devait pas excéder la moitié de la hauteur verticale.

Les raisons de la perte dentaire étaient multiples : mobilité accrue, fracture dentaire, complication endodontique, lésion interradiculaire.

Toutes les interventions ont été pratiquées par le même chirurgien.

Après une chirurgie atraumatique et un curetage soigneux, une membrane de polytétrafluoroéthylène de haute densité a été posée, puis le site a été suturé sans obtenir une fermeture de berge à berge à ce niveau-là. Quatre semaines après cette première intervention, la membrane a été déposée.

Des données démographiques, médicales, dentaires et parodontales ont été notées pour chaque cas. La jonction amélo-cémentaire de la dent adjacente a été utilisée comme point de référence pour les mesures. Pour chaque site, deux mesures ont été enregistrées : à T = 0 après l’extraction et à T = 12 mois après la pose de la membrane. Ces mesures partaient des points de référence au niveau osseux sous-muqueux.

Un an après la dépose de la membrane, lors de la pose de l’implant et sur 10 cas représentatifs de l’échantillon, des biopsies de tissus durs ont été réalisées. Les échantillons récoltés ont été soumis à des examens histologiques. Tout au long du suivi, le contrôle de plaque a été renforcé chez ces patients.

Résultats

Les résultats histologiques des biopsies ont montré une régénération significative de l’alvéole dentaire, laissant supposer que ces sites ont été comblés par du tissu osseux.

Aucune différence n’a été relevée concernant le gain osseux, quels que soient le sexe, l’âge, le tabagisme ou même le niveau osseux présent avant l’intervention.

Conclusion

Cette étude nous montre que l’usage d’une membrane de polytétrafluoroéthylène de haute densité, systématiquement après l’extraction et de façon préméditée, est un moyen de prévenir la perte osseuse, voire d’entraîner une régénération des tissus durs et mous au niveau du site opéré.

Un échantillon de patients plus large et un suivi à plus long terme seraient souhaitables pour renforcer la puissance de la conclusion. Une étude prospective randomisée avec témoin sans membrane serait indispensable.