Culture et sensibilité à la douleur - Clinic n° 11 du 01/11/2016
 

Clinic n° 11 du 01/11/2016

 

PRESSE INTERNATIONALE

NOTRE SÉLECTION

Contexte

La culture se définit comme un ensemble de valeurs, croyances, expériences, attitudes et schémas de comportement partagés par les membres d’une société. Elle a probablement une influence importante sur la perception et l’expression de la douleur. Des différences interculturelles ont été révélées en mesurant objectivement la douleur chez des patients présentant une douleur liée à un désordre de l’articulation temporo-mandibulaire (DTM) et chez des...


Contexte

La culture se définit comme un ensemble de valeurs, croyances, expériences, attitudes et schémas de comportement partagés par les membres d’une société. Elle a probablement une influence importante sur la perception et l’expression de la douleur. Des différences interculturelles ont été révélées en mesurant objectivement la douleur chez des patients présentant une douleur liée à un désordre de l’articulation temporo-mandibulaire (DTM) et chez des patients-contrôle sans douleur.

Méthodes

122 femmes avec une douleur chronique DTM ont été associées à 122 contrôles de même sexe et âge sans DTM. 39 femmes du groupe test venaient d’Arabie Saoudite, 41 de Suède et 42 d’Italie. Des mesures du seuil de douleur à la pression (Pressure Pain Threshold PPT) et de la tolérance à la douleur à la pression (Pressure Pain Tolerance PPTo) ont été obtenues à partir d’1 main et de 2 muscles masticatoires. Le seuil de perception et douleur électrique (Electrical Perception Threshold and Electrical Pain Threshold EPT) ainsi que la tolérance à la douleur électrique (EPTo) ont été enregistrés dans la zone entre le pouce et l’index. Les mesures ont été comparées entre les différents groupes culturels et entre les patientes avec DTM et sans DTM.

Résultats

L’intensité douloureuse ne différait pas entre les groupes culturels mais la durée de la douleur était plus courte chez les Saoudiennes que chez les Suédoises. Les patientes DTM ont utilisé des analgésiques de la même façon indépendamment de leur groupe culturel0. Dans le muscle masséter, les Italiennes présentaient des valeurs PPT plus faibles que les Suédoises, et les Saoudiennes avaient des valeurs PPT plus élevées que les Suédoises. Dans le muscle temporal, les Suédoises montraient des valeurs PPT plus faibles que les Saoudiennes.

Dans le muscle thénar, les Suédoises présentaient des valeurs PPT plus élevées que les Saoudiennes et les Italiennes. Des valeurs PPTs plus faibles étaient retrouvées dans les 3 muscles chez les personnes avec un DTM comparativement à celles sans DTM.

Les Italiennes montraient les valeurs PPTo les plus faibles, suivies des Suédoises et des Saoudiennes, dans le muscle masséter. Les Suédoises avaient les valeurs PPTo les plus faibles dans le muscle temporal. Les Italiennes présentaient les valeurs PPTo les plus faibles dans le muscle thénar. Les patientes DTM avaient des valeurs PPTo plus faibles que celles sans DTM dans les 3 muscles.

Sur le test du stimulus électrique, les Saoudiennes présentaient des valeurs EPT plus faibles que les Suédoises et les Italiennes. Pour les EPTos, les Italiennes montraient des valeurs plus faibles que les Saoudiennes et les Suédoises.

Discussion

Des différences culturelles ont été relevées entre les groupes testés sur les mesures de PPT, PPTo et EPTo. Les Italiennes présentaient les valeurs PPT, PPTo et EPTo les plus faibles. Les Suédoises montraient des valeurs PPT et PPTo significativement plus élevées dans le muscle thénar. Les facteurs culturels peuvent altérer les réponses des patients à un test de douleur.

APPLICATION CLINIQUE

Les différences culturelles dans la perception de la douleur devraient être prises en compte lors de l’évaluation du patient. Un rapport de douleur soigneusement consignée dans son dossier.