Chaud devant

Plusieurs auteurs ont proposé d’utiliser des composites ramollis par la chaleur en dentisterie restauratrice. Tout d’abord pour fluidifier des matériaux de très haute viscosité, trop difficiles à manipuler à la température de la pièce comme certains composites de restauration esthétiques, mais également pour améliorer l’adaptation marginale, au voisinage de la matrice, des obturations postérieures directes. Le collage, enfin, d’éléments cosmétiques à l’aide de composite assoupli de cette manière s’est révélé plus intéressant et plus performant que celui à l’aide de colle à prise duale. La littérature scientifique montre que le degré de conversion des composites réchauffés augmente, ainsi que leur dureté finale. Ce traitement thermique ne semble pas avoir d’incidence sur la qualité intrinsèque du matériau, à condition de ne pas dépasser une quarantaine de cycles de réchauffage-refroidissement. Il est donc plus sûr d’employer cette méthode avec des capsules à usage unique plutôt qu’avec des seringues qui servent durant plusieurs semaines.

Joli et peu encombrant

Plusieurs compagnies proposent des dispositifs de réchauffage de capsules pour composite, dont l’américain Vista. Ce fabricant commercialise pour cela un élégant petit appareil de table, ainsi que des embouts particuliers que l’on visse à l’extrémité des capsules pour réduire le diamètre de leur buse. Le réchauffeur se branche sur le courant électrique et doit être mis en fonction au moins une demi-heure avant l’utilisation. La partie noire supérieure est percée d’alvéoles circulaires où l’on peut introduire des seringues ou des pistolets munis de leur capsule. L’ensemble atteint une température d’environ 50 °C, de quoi fluidifier efficacement le composite qui se trouve à l’intérieur.

Des embouts très efficaces

Deux pistolets sont fournis dans le kit, ainsi que des embouts réducteurs de buses par 2 ou 4. Si certains composites ont déjà une viscosité acceptable, quelques autres présentent une fermeté beaucoup moins confortable. Avec ce système, les difficultés s’aplanissent comme par enchantement : au sortir de la capsule, le matériau acquiert la consistance d’un miel très souple. Il s’adapte d’emblée à toutes les anfractuosités des cavités pourvu que leur ouverture ne soit pas trop limitée. Munies de leur embout réducteur par 4, les capsules délivrent un fin cordon de composite, d’environ 1 mm de diamètre. De quoi remplacer avantageusement les composites flow dans bien des situations, même si ces derniers trouvent encore quelques indications qui les rendent difficiles à éliminer de notre arsenal thérapeutique. Le seul inconvénient de ce système, c’est que les capsules se refroidissent assez vite sur le plan de travail : le temps de modeler la première couche de matériau et de la polymériser, le restant de la capsule a pratiquement repris sa viscosité initiale. Pour éviter cela, il faut immédiatement replacer le pistolet dans le réchauffeur. Celui-ci doit donc être rapidement accessible, ce qui peut nécessiter quelques réaménagements de son environnement de travail.