Il nous en bouche un coin - Clinic n° 05 du 01/05/2015
 

Clinic n° 05 du 01/05/2015

 

Total Fill™ BC Sealer™ (FKG)

NOUVEAUX PRODUITS

J’AI ESSAYÉ

Un ciment canalaire capable de réparer toutes les brèches grâce à ses propriétés biologiques exceptionnelles.

C’est le Suisse FKG, récemment entré dans le giron d’Acteon, qui commercialise ce ciment de scellement endodontique. Unique par sa formule, il ne contient ni résine ni dérivé d’eugénate mais un mélange de silicates et de phosphates de calcium en suspension aqueuse prête à l’emploi. Le produit, blanc, fluide, est conditionné dans une petite seringue de 1,5 g ressemblant en tout point à celles d’hydroxyde de calcium. Les embouts de plastique, longs et fins, que l’on visse dessus sont d’ailleurs pratiquement les mêmes. Dommage qu’ils soient tout droits et non coudés comme on devrait s’y attendre car, bien que souples, ils sont un peu difficiles à utiliser dans les secteurs postérieurs.

Tolérance maximale

La biocéramique a fait son entrée en endodontie il y a 2 ou 3 ans. C’est un matériau extrêmement prometteur car hautement biocompatible. Sa composition est proche de celle des composés minéraux de l’os, d’où son excellente tolérance : les dépassements sont très bien supportés, avec des suites postopératoires quasi nulles. Le matériau s’introduit dans le canal à l’aide de la canule fixée sur la seringue. Lorsque la pâte remonte dans la chambre pulpaire, le travail est quasi achevé. Il faut compléter l’obturation en introduisant un cône de gutta spécifique, d’une manière passive, sans condensation. C’est du moins ce que préconise le fabricant. Ceux vendus conjointement au BC Sealer™ sont recouverts d’une fine couche d’un matériau assurant une liaison chimique entre la gutta et la biocéramique. Il suffit, pour finir, de couper l’extrémité du cône qui dépasse dans la chambre pulpaire à l’aide d’un instrument chaud. Il n’existe pratiquement aucune méthode d’obturation aussi simple et aussi rapide, dont l’innocuité soit à ce point élevée. Reste que tout cela suscite quelques remarques et interrogations.

Quelques inconvénients

L’introduction passive du cône de gutta ne permet pas vraiment d’espérer une obturation des canaux latéraux, comme c’est le cas sur les dents traitées en condensation verticale à chaud. Le ciment met plusieurs heures à durcir, ce qui interdit la désobturation partielle dans la séance pour installer une restauration à tenon. Adepte de la condensation thermomécanique, j’ai tenté plusieurs fois l’obturation à chaud, en n’utilisant qu’une quantité infime de ciment déposée sur le cône. L’opération est laborieuse car la consistance ou la composition du BC Sealer™ se prête mal à cette méthode. Le condenseur mouline et le frottement de l’acier provoque un noircissement de la pâte qui devient grise. Par ailleurs, rien n’indique que l’on obtienne une cohésion entre ciment et gutta aussi bonne qu’avec la méthode recommandée. Le fabricant propose, en plus des pointes de gutta, des pellets pour la condensation à chaud avec un pistolet réchauffeur. Il faut croire que la gutta en question contient dans sa masse l’agent de liaison avec le ciment. Étant donné ces inconvénients, auquel se rajoute un prix de vente particulièrement élevé, ce produit est donc surtout intéressant pour traiter les canaux très larges, infectés, les perforations ou les résorptions internes, bref, tous les cas où la méthode classique peut provoquer des débordements de gutta ou de ciment empêchant une bonne cicatrisation des lésions.

+

• Extrême facilité d’emploi

• Tolérance biologique exceptionnelle

-

• Désobturation partielle dans la séance quasi impossible

• Prix

PRIX DE VENTE RECOMMANDÉ

• 199 € la seringue de 1,5 g + canules d’introduction en plastique