Analyse et traitement des fractures implantaires : rapport clinique - Implant n° 1 du 01/02/1999
 

Implant n° 1 du 01/02/1999

 

Implant a analysé

Gérard Scortecci  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

L'analyse de 4045 implants Brånemark mis en fonction sur une période de 5 ans fait apparaître 8 fractures d'implants (0,2 %). Toutes sont associées à une perte osseuse marginale. La majorité (6 sur 8) des implants cassés étaient piliers d'une prothèse fixe postérieure. Des habitudes parafonctionnelles ont été diagnostiquées dans tous les patients présentant des implants fracturés. Balshi a analysé les causes des fractures...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

L'analyse de 4045 implants Brånemark mis en fonction sur une période de 5 ans fait apparaître 8 fractures d'implants (0,2 %). Toutes sont associées à une perte osseuse marginale. La majorité (6 sur 8) des implants cassés étaient piliers d'une prothèse fixe postérieure. Des habitudes parafonctionnelles ont été diagnostiquées dans tous les patients présentant des implants fracturés. Balshi a analysé les causes des fractures implantaires :

(a) la fabrication : l'analyse en microcospie électronique n'a révélé aucune porosité ou défaut et, par conséquent, il n'y a pas eu de faute de fabrication mise en évidence ;

(b) la précision de l'adaptation de l'armature peut être chaque fois incriminée dès qu'apparaissent des dévissages répétés ;

(c) les surcharges occlusales excessives sont la raison principale - avec comme facteur aggravant - les parafonctions diurnes et nocturnes qu'il est important de diagnostiquer et de traiter.

Ce que j'en pense :

Balshi analyse avec courage et professionalisme chaque étape jusqu'au nouveau bridge final. Les délais d'attente sont longs et comportent également un facteur risque.

L'intérêt de cet article est de montrer en fait que les problèmes mécaniques qui apparaissent généralement vers la cinquième année de service, en particulier dans le secteur postérieur, ont des conséquences à la fois biologiques, économiques et psychologiques telles que le praticien doit les assumer en urgence pour éviter la fracture en chaîne d'autres implants et conserver la confiance de son patient.

Ce que j'ai appris :

Depuis 1977, les publications suédoises avaient régulièrement démontré la possibilité de réaliser sans trop de problèmes des bridges complets ostéoancrés de 12 dents sur 4 ou 5 implants maxillaires ou mandibulaires. Le travail de Balshi s'inscrit en forme de paradoxe en montrant que, dans les secteurs latéraux maxillaires après la canine, 5 implants Brånemark sont nécessaires pour remplacer 2 prémolaires et 2 molaires, soit en réalité plus d'un implant par dent. Ceci nous révèle qu'en mécanique, il faut se garder d'être trop optimiste et ne pas sous-équiper les régions où les forces de cisaillement sont maximales. L'exemple de fracture après 7 mois seulement de mise en charge d'une fixture de Brånemark dans un bridge implanto-porté sur 3 implants latéraux maxillaires illustre de façon inquiétante cette analyse. La réparation du secteur a nécessité la pose de 2 implants supplémentaires plus un nouveau bridge. Si l'on ajoute les délais d'enfouissement pour obtenir l'ostéointégraion, ce patient a dû attendre près de 2 ans avant de retrouver une fonction manducatrice normale.