Généralisations sur le processus et le phénomène de l'ostéointégration première partie : études in vivo - Implant n° 1 du 01/02/1999
 

Implant n° 1 du 01/02/1999

 

Implant a analysé

Patrick Exbrayat  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Le but de cette revue de littérature est de décrire l'interface os/implant et son rôle fonctionnel dans le processus d'ostéointégration (OI). Cette première partie traite des études in vivo. Pour les auteurs, les déterminants de l'OI sont mal définis, de même que le rôle exact du protocole chirurgical dans l'ostéogenèse à la surface des implants. Deux facteurs sont clairement identifiés comme influençant l'OI : la...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Le but de cette revue de littérature est de décrire l'interface os/implant et son rôle fonctionnel dans le processus d'ostéointégration (OI). Cette première partie traite des études in vivo. Pour les auteurs, les déterminants de l'OI sont mal définis, de même que le rôle exact du protocole chirurgical dans l'ostéogenèse à la surface des implants. Deux facteurs sont clairement identifiés comme influençant l'OI : la composition chimique et la topographie superficielle des implants. Les surfaces implantaires actuelles ne sont pas ostéoinductrices et leur capacité d'ostéoconduction varie beaucoup d'une surface implantaire à l'autre. Cette revue a été réalisée grâce à une recherche sur Medline en croisant trois mots-clés. Elle comporte 131 références bibliographiques et un excellent tableau synthétisant les travaux chez les animaux de laboratoire.

Les travaux fondés sur la microscopie optique montrent une grande diversité dans le choix des animaux, leur âge, les délais et les sites d'implantation, la chirurgie en un ou deux temps, la technique d'élimination préhistologique des implants, les techniques d'analyse. Une critique est formulée sur les études histomorphométriques s'appuyant seulement sur les trois meilleures spires, car elles ne sont le plus souvent que dans la corticale, ce qui reflète mal la réalité. En résumé, l'os connecte à l'implant sans interposition de matrice collagénique fibroblastique. La formation osseuse à la surface des implants est toujours inférieure à 100 % et varie beaucoup (des valeurs de 60 à 85 % sont données). L'interface os/implant est qualifiée de discontinue.

Les relations entre la biomécanique implantaire et les aspects histologiques de l'interface sont ensuite abordées. La force de liaison entre l'os et l'implant semble refléter la quantité d'os présente à l'interface. Elle augmente un peu dans les premières semaines de fonction. La macrostructure autant que la microstructure des implants influencent l'OI via la formation osseuse et son adaptation aux contraintes.

L'interface est enfin décrite sous l'aspect ultrastructural. C'est une couche organique riche en glycoprotéines et protéoglycanes, sans collagène, s'interposant entre l'implant et la matrice osseuse minéralisée. Les informations sur ce sujet sont limitées et les résultats difficiles à comparer. Quelques cellules dont les ostéoblastes sont aussi présentes à l'interface, mais ces contacts cellules/implants sont limités.

Ce que j'en pense :

Cet article de synthèse est très complet avec une bibliographie riche de 131 références. On peut simplement regretter que seules les études scientifiques portant sur les implants en titane pur ou recouvert d'HA soient abordées. Tous les facteurs intervenant sur l'OI sont traités.

Ce que j'ai appris :

Cette synthèse montre bien les limites de nos connaissances sur ce sujet qui concentre pourtant l'essentiel des travaux de recherches effectués depuis plus de dix ans. L'identification des structures moléculaires présentes à l'interface os/implant reste très partielle. C'est la clé permettant à l'avenir d'établir une surface implantaire propre à favoriser biologiquement l'OI.