Étude comparative en régénération osseuse guidée à l'aide de membranes résorbables et non résorbables : aspects histologiques - Implant n° 1 du 01/02/1999
 

Implant n° 1 du 01/02/1999

 

Implant a analysé

Pascal Valentini  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Malgré leur grande efficacité en l'absence de complications, les membranes non résorbables nécessitent une réintervention pour leur dépose. Pour pallier cet inconvénient, de nombreux auteurs ont suggéré l'utilisation de membranes résorbables sous forme de polymères de l'acide polylactique et polyglycolique. Cette étude compare l'efficacité des membranes, utilisées sans matériau espaceur, Gore Tex GTAM, Gore Tex Resolut, Vicryl et...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Malgré leur grande efficacité en l'absence de complications, les membranes non résorbables nécessitent une réintervention pour leur dépose. Pour pallier cet inconvénient, de nombreux auteurs ont suggéré l'utilisation de membranes résorbables sous forme de polymères de l'acide polylactique et polyglycolique. Cette étude compare l'efficacité des membranes, utilisées sans matériau espaceur, Gore Tex GTAM, Gore Tex Resolut, Vicryl et celle du périoste d'origine autogène, utilisée sous forme de pédicule ou libre dans le traitement de défauts standardisés pratiqués dans l'os frontal du porc nain. Toutes les membranes sont fixées à l'aide de punaises en titane. Parallèlement, la résorbabilité des membranes GTAM est testée in vitro en présence de macrophages. Le degré de réossification des défauts est mesuré à partir de coupes histologiques non décalcifiées à 2,8 et 16 semaines. Les membranes résorbables commencent à se résorber et s'effondrent dès la deuxième semaine, ce qui aura pour conséquence un défaut de remplissage dans le sens vertical. A 8 semaines, le pourcentage de réossification n'est que de 40 ± 5 %. A 16 semaines, ces membranes ne sont pas détectées. A 8 semaines, les défauts recouverts par du périoste, quelque soit sa forme, se réossifient à 63 ± 5 % tandis que pour les GTAM, le pourcentage est de 91 ± 3 %. Pour ces dernières, on constate au niveau de la face en contact avec la muqueuse, un début de désintégration à 2 semaines qui augmente avec le temps, mais à 16 semaines, l'effet barrière reste entier. D'autre part, aucune altération de ces membranes n'est constatée in vitro. Leur dégradation in vivo serait due à la mobilité des tissus susjacents et serait donc un phénomène physico-chimique.

Ce que j'en pense :

Il serait exagéré de tirer des conclusions hâtives quant à l'inefficacité relative des membranes résorbables dont l'intérêt a été démontré à plusieurs reprises dans la littérature (Zitzman 1997, Hürzeler 1997). En effet, elles ne doivent jamais être utilisées sans matériau de remplissage qui prévient tout effondrement de la membrane et favorise le phénomène d'ostéoconduction garant d'une meilleure qualité osseuse. De plus, avec les membranes GTAM, il n'y a pas de résultats quant à la qualité de l'os, et sachant que toute corrélation entre le degré de remplissage d'un défaut et la qualité de l'os régénéré est aléatoire, nous ne pouvons tirer aucune conclusion quant à l'efficacité respective des membranes testées. L'intérêt du recouvrement du défaut par le périoste reste discutable, dans la mesure où notre expérience clinique montre que l'anatomie du défaut revêt une importance primordiale dans le résultat obtenu en l'absence de couverture du défaut par autre chose que du périoste.

Ce que j'ai appris :

Au moment de la réouverture d'un cas de régénération osseuse guidée, nous avons tous été surpris de la transparence des membranes type GTAM. Cet article nous donne l'explication d'un tel phénomène et met l'accent sur les effets délétères des micro-mouvements sur l'intégrité d'un matériau dit non résorbable et a fortiori sur un os en cours de régénération.