Implants dentaires non-enfouis courts (6 mm) : résultats d'une étude clinique multicentrique de 1 à 7 ans - Implant n° 2 du 01/05/1999
 

Implant n° 2 du 01/05/1999

 

Implant a analysé

Jean-Pierre Bernard *   Serge Szmukler-Moncler**  

L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Selon nous, c'est la première publication portant spécifiquement sur des implants ITI courts de 6 mm de longueur. Cette étude multicentrique concerne 45 implants au maxillaire et 208 à la mandibule, posés chez 126 patients (âge moyen 59 ans) avec un suivi clinique de 1 à 7 ans. Les implants sont des vis pleines (36 %), des vis creuses (37 %) et des cylindres creux (27 %). L'indication de ces implants courts concerne la mandibule ou le...


L'essentiel de ce qu'il faut retenir :

Selon nous, c'est la première publication portant spécifiquement sur des implants ITI courts de 6 mm de longueur. Cette étude multicentrique concerne 45 implants au maxillaire et 208 à la mandibule, posés chez 126 patients (âge moyen 59 ans) avec un suivi clinique de 1 à 7 ans. Les implants sont des vis pleines (36 %), des vis creuses (37 %) et des cylindres creux (27 %). L'indication de ces implants courts concerne la mandibule ou le maxillaire atrophiés et permet d'éviter le recours à des techniques chirurgicales lourdes comme les comblements sinusiens ou les déplacements du nerf dentaire inférieur. Dans la plupart des cas, les implants de 6 mm ont été utilisés comme piliers d'appoint en conjonction avec des implants de 8 mm. Un délai de cicatrisation de 4 mois avant la mise en charge a été appliqué sans distinction entre la mandibule et le maxillaire. Ces implants ont été utilisés pour différents types de réhabilitations prothétiques : 7,4 % pour des reconstructions fixes totales, 47, 5 % pour la stabilisation de prothèses totales amovibles, 35,5 % comme piliers de bridges et 9,6 % pour des couronnes unitaires. Le taux de survie rapporté est de 97 % et le taux de succès cumulé, tenant compte des péri-implantites notées lors du contrôle, de 93,8 %. Les échecs ont essentiellement été observés au maxillaire (6/7) et la majorité d'entre eux (4/7) avant la mise en charge en relation avec des complications infectieuses. Trois échecs seulement (1,4 %) sont survenus après la mise en charge, dont 2 implants unitaires en site molaire. Ces résultats amènent les auteurs à conclure que les implants de 6 mm peuvent jouer un rôle non négligeable chez les patients présentant une faible hauteur osseuse, en particulier comme pilier d'appoint. Ils imputent ces résultats favorables à la surface rugueuse due au plasma spray de titane qui permet de compenser la longueur limitée de ces implants.

Ce que j'en pense :

S'il se confirme que des implants de 6 mm permettent d'obtenir des résultats favorables de façon reproductible, une large majorité des situations cliniques pourrait être traitée par des techniques implantaires conventionnelles, le recours aux techniques plus contraignantes d'augmentation de la hauteur osseuse restant alors limité à d'éventuelles indications d'utilisation d'implants dans les situations d'atrophie extrême des maxillaires. Concernant les résultats observés, il aurait été important de connaître le détail de la courbe de survie et, en particulier, le nombre d'implants réellement suivis pendant 3 et 5 ans.

Ce que j'ai appris :

Les résultats de cette étude confirment en fait nos propres résultats cliniques et expérimentaux. Nous avons en effet eu l'occasion d'utiliser les implants ITI de 6 mm dans différentes situations cliniques en particulier au maxillaire et nous n'avons pas observé d'augmentation significative des taux d'échecs comme cela a été rapporté pour des fixtures à surface usinée de 7 mm. Lors d'une étude expérimentale chez le chien, nous avons mesuré, après 3 mois de cicatrisation à la mandibule comme au maxillaire, des couples de désinsertion nettement plus élevés pour des implants ITI de 6 mm que pour des implants Brånemark de 10 mm confirmant une différence d'ancrage osseux entre les deux systèmes.