L'implant à mise en charge immédiate. L'implantologie esthétique du XXIe siècle - JPIO n° 2 du 01/05/1999
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/1999

 

Vient de paraître

F. Khayat  

Ce livre décrit l'utilisation de l'implant Sargon (du prénom de son inventeur le Dr Sargon Lazarof). Il s'agit d'un implant à expansion apicale destiné à la mise en charge immédiate. Les auteurs ont réalisé un travail de qualité. Ce livre est bien écrit, bien traduit et très bien illustré.

Alors que les publications récentes (Henry et Rosenberg, 1994 ; Yo et Hobo, 1998 ; Salama et al., 1995 ; Schnitman ; Tarnow et al., 1997) réservent la mise en charge...


Ce livre décrit l'utilisation de l'implant Sargon (du prénom de son inventeur le Dr Sargon Lazarof). Il s'agit d'un implant à expansion apicale destiné à la mise en charge immédiate. Les auteurs ont réalisé un travail de qualité. Ce livre est bien écrit, bien traduit et très bien illustré.

Alors que les publications récentes (Henry et Rosenberg, 1994 ; Yo et Hobo, 1998 ; Salama et al., 1995 ; Schnitman ; Tarnow et al., 1997) réservent la mise en charge immédiate aux réhabilitations complètes mandibulaires ou maxillaires, l'implant Sargon semble autoriser la mise en charge immédiate quelle que soit l'indication. La technique est notamment utilisée dans les cas de remplacements unitaires.

Le corps de l'implant est cylindrique et spiralé. Il présente quatre fentes longitudinales. L'implant est mis en place de façon classique puis le chirurgien insère un tournevis au fond du logement interne de l'implant et serre une vis qui fera coulisser en direction cervicale un écrou ou noyau d'expansion. Les « pieds » de l'implant s'écartent alors et exercent une pression sur le tissu osseux environnant. L'implant est alors suffisament stable pour recevoir immédiatement la restauration provisoire. Dans les cas d'extraction et implantation immédiate, ce protocole permet une optimisation du résultat esthétique.

Plusieurs études sont en cours. Le chapitre 4 fait état :

- d'une étude rétrospective à 7 ans sur plus de 2 000 implants menée par Lazarof lui-même. Le taux de survie y serait de 99,2 %. Aucune autre information n'est donnée concernant ce travail et nous n'avons pas trouvé dans la bibliographie de référence pour cette étude ;

- d'une étude prospective réalisée à l'université de Californie du Sud sur laquelle il ne nous est pas donné d'information ;

- d'une étude prospective sur 161 implants présentant des résultats après un an de mise en charge (Yo et Hobo). Dans la plupart des cas, l'implant est mis en charge immédiatement et c'est au niveau des sites extractionnels récents que sont rencontrés les meilleurs résultats (taux de survie de 100 %).

Au niveau des crêtes cicatrisées, les résutlats sont moins bons au départ (75 %) mais les charges occlusales sont supprimées au niveau des implants qui n'ont pu supporter la mise en charge immédiate, l'expansion est à nouveau réalisée et, selon les auteurs, l'ostéointégration est préservée.

Huit pages sont consacrées au risque de contamination bactérienne. En effet, la vis centrale d'expansion fait communiquer le logement interne et l'implant (septique) et le compartiment osseux. Les bactéries ne sont bloquées que par le contact de la tête de vis (présentant un biseau inversé) sur l'épaulement métallique. Une étude in vitro rassurante est présentée. Cette étanchéité sera-t-elle préservée à long terme ? Sinon, que se passera-t-il ? Sera-t-il aisé de démonter des implants partiellement ostéointégrés s'évasant apicalement et présentant des lésions actives de « furcation » ?

Pourtant bien réalisé, cet ouvrage doit être abordé avec réserve. Compte tenu du caractère très innovant de cette technique, il me paraît prudent d'attendre la publication d'une étude indépendante présentant des résultats à long terme.