Vient de paraître - JPIO n° 4 du 01/11/2000
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 4 du 01/11/2000

 

Vient de paraître

Daniel ROZENCWEIG  

L'année de parution de cet ouvrage aura vu enfin le ministère de la Santé, en France, mettre en place un plan de lutte contre la douleur, qualifié de « priorité nationale ». Des déclarations officielles, comme : « La douleur n'est plus une fatalité, elle peut et doit être prise en charge », montrent cette volonté.

Mais, de cet engagement théorique à la réalité de terrain, il y a encore un long chemin à parcourir, en particulier dans le domaine des douleurs...


L'année de parution de cet ouvrage aura vu enfin le ministère de la Santé, en France, mettre en place un plan de lutte contre la douleur, qualifié de « priorité nationale ». Des déclarations officielles, comme : « La douleur n'est plus une fatalité, elle peut et doit être prise en charge », montrent cette volonté.

Mais, de cet engagement théorique à la réalité de terrain, il y a encore un long chemin à parcourir, en particulier dans le domaine des douleurs chroniques cranio-faciales (DCF). Les médecins et les odontologistes confrontés à ces douleurs dont l'étiquetage est toujours délicat, l'étiologie souvent multifactorielle, la durée persistante, les traitements inconstants ou inefficaces, découvrent des patients fatigués, découragés, psychologiquement affectés, ce qui ne facilite ni la relation thérapeutique, ni la sérénité des recherches diagnostiques.

L'ouvrage du Dr Mongini, professeur de Neurologie à Turin et spécialiste réputé des troubles cranio-mandibulaires, vient à point nommé apporter une sérieuse contribution à l'information des odonto-stomatologistes.

Sans une maîtrise parfaite des mécanismes et de la sémiologie de toutes les douleurs siégeant dans le territoire cranio-facial, il n'est pas possible d'espérer effectuer un diagnostic différentiel. C'est la raison pour laquelle le Dr Mongini consacre la première partie de son ouvrage à la classification et à la pathophysiologie des DCF. Une intéressante comparaison entre les classifications IASP et IHS apporte une revue exhaustive de toutes les affections pouvant engendrer des symptômes douloureux dans ce territoire. Cette revue critique est validée par la relation des études récentes. Puis, les désordres neurologiques locaux (conduction, inflammation, neuroplasticité), les désordres musculaires, les troubles de la posture, les facteurs systémiques, hémodynamiques, hormonaux, immunitaires, psychologiques, sont successivement abordés et largement référencés par la littérature.

La seconde partie commence par l'étude clinique : recueil des informations (anamnèse, historique), examen, analyse instrumentale et radiologique, tests. Le résultat de ces investigations conduit au diagnostic différentiel puis aux différents traitements : pharmacologique, physique, dont les critères de choix sont évoqués à travers des exemples cliniques.

La troisième section est dévolue à une très fine analyse des douleurs crâniennes : céphalées de tension, migraines, douleurs vasculaires, syndrome de Gluster, sous le double aspect de leur diagnostic et de leur traitement. Enfin, la dernière partie étudie les douleurs faciales proprement dites : neuropathiques, myogéniques, cervicofaciales, arthrogéniques, psychogéniques, ainsi que les associations.

La lecture du texte est agrémentée de très nombreuses illustrations et de schémas de grande qualité. Mais surtout l'auteur apporte à toutes ses argumentations une très complète bibliographie. L'étendue du champ exploré et la clarté de l'exposé font de ce livre un ouvrage de référence. On regrettera cependant que le Dr Mongini n'ait pas fait état des récents travaux du Dr Woda sur les algies atypiques, dans cette grande fresque sur les DCF. En conclusion, la prise en charge, par l'odontologiste, des DCF restera toujours difficile car elle relève de connaissances multidisciplinaires. Mais, grâce à cet ouvrage, le praticien sera largement aidé dans sa démarche diagnostique et pourra ainsi traiter plus efficacement son patient ou l'orienter plus précocement vers d'autres spécialistes.