Complications biologiques des implants dentaires : prévention, diagnostic et traitement - JPIO n° 3 du 01/08/2001
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/2001

 

Revue scientifique internationale - Recherche fondamentale

Implantologie

V Jaumet*   Y Reingewirtz**  

But de l'étude

Véritable mise à jour scientifique et technique d'une équipe d'implantologistes internationaux, les Proceedings of the ITI Consensus Conference publiés dans le supplément n° 11, fin de l'année 2000, est une mine d'informations tant pour le clinicien que pour le chercheur. Nous en avons extrait l'article de Lang, Wilson et Coltet pour sa concision, sa clarté et son intérêt à tous les stades de la pratique implantaire.

Les points...


But de l'étude

Véritable mise à jour scientifique et technique d'une équipe d'implantologistes internationaux, les Proceedings of the ITI Consensus Conference publiés dans le supplément n° 11, fin de l'année 2000, est une mine d'informations tant pour le clinicien que pour le chercheur. Nous en avons extrait l'article de Lang, Wilson et Coltet pour sa concision, sa clarté et son intérêt à tous les stades de la pratique implantaire.

Les points clés

Le lecteur peut retrouver résumés les points clés permettant d'expliquer un échec implantaire biologique, l'étiologie et la pathogénie, le diagnostic, la prévention et les stratégies thérapeutiques. L'origine microbienne commune à la parodontite et à la péri-implantite est rappelée, les deux pathologies mettant en présence les mêmes groupes bactériens lorsque s'est installée l'infection. Un groupe de patients dentés est plus exposé qu'un groupe d'édentés complets car la colonisation des sites péri-implantaires à partir de poches parodontales a pu être établie (Monbelli, 1995). Différentes études sur le chien Beagle (Lindhe, 1992 ; Lang, 1993 ; Schou, 1993) ont montré que l'accumulation de plaque associée à la pose de ligatures conduit à l'inflammation des tissus gingivaux et à la formation d'un défaut intraosseux. La radiographie numérisée par soustraction, par l'évaluation de l'évolution de la densité osseuse, est le complément diagnostique idéal des clichés rétro-alvéolaires. L'appréciation du défaut d'intégration d'un implant se fait par l'étude de sa mobilité, du saignement au sondage (l'absence de saignement à plusieurs visites d'intervalle plaidant, avec une prédictibilité de 100 %, pour un état de santé implantaire), de la profondeur de sondage et des données radiographiques. Les soins de maintenance réguliers incluant réévaluation, motivation et soins prophylactiques permettront d'intercepter au plus tôt une pathologie naissante et de conduire une Cumulative Interceptive Supportive Therapy ou thérapeutique de soutien associée. Celle-ci, selon l'importance de l'atteinte (mucosite à péri-implantite), pourra associer débridement mécanique (Protocole A), antiseptique (Protocole B), antibiotique (Protocole C) et, lorsque aura été éliminé tout signe inflammatoire et infectieux, reconstitution possible du tissu osseux perdu par une technique de régénération osseuse. La dépose de l'implant enfin est indiquée en cas d'atteinte circonférentielle avec sondage ≥ 8 mm interdisant l'accès aux soins des différents protocoles cités plus haut.

Conclusion et commentaires

La mise en place d'implants entraîne la communication du milieu buccal riche en bactéries avec les régions sous-muqueuses et osseuses. En ce sens, la responsabilité du chirurgien est extrême et exige des mesures de prévention et de prophylaxie tant dans le choix et la préparation du patient mais aussi tout au long de la phase de maintenance. Les thérapeutiques de soutien devront être un complément utile, mais une surveillance rigoureuse, permettant le diagnostic précoce de l'installation d'une mucosite ou d'une péri-implantite, est la meilleure façon d'inscrire nos actes dans une perspective à long terme.