Les effets érosifs des bains de bouche sur l'émail

But de l'étude

L'étude in situ et in vitro se propose d'étudier et de comparer l'érosion amélaire entraînée par des solutions de rinçage à bas pli comme l'ASC (chlorure de sodium acidifié), l'huile essentielle et l'hexétidine.

Matériels et méthodes

Deux échantillons d'émail ont été placés dans l'aire palatine d'appareils amovibles de 15 volontaires sains pour une période de 3 semaines. Les rinçages aux 3 bains de bouche (ASC, huile essentielle, hexétidine) ont été effectués 2 fois par jour et on a également demandé aux sujets de boire 4 fois 250 ml de jus d'orange par jour et de l'eau minérale. La perte d'émail a été déterminée par profilométrie aux jours 5, 10 et 15. Parallèlement, une étude in vitro sur 4 heures a été réalisée avec de l'ASC à acidité réduite, de l'ASC, de l'huile essentielle, de l'hexétidine et du jus d'orange.

Résultats

In situ, la perte amélaire est effective avec les 3 solutions de rinçage et le jus d'orange. Elle est négligeable avec l'eau. L'ASC produit des érosions similaires à celles entraînées par un litre de jus d'orange, et significativement plus importantes que l'huile essentielle, l'hexétidine et l'eau. Les solutions de rinçage à l'huile essentielle et à l'hexétidine produisent une érosion semblable entre elles et significativement plus importante qu'avec l'eau. La perte amélaire étudiée in vitro est progressive dans le temps; du moins érosif au plus érosif, on note l'ASC à acidité réduite, suivi de l'ASC, l'huile essentielle, l'hexétidine et enfin le jus d'orange.

Conclusion

Il est recommandé de ne pas utiliser sur du long terme des solutions de rinçage à bas pH. Il est conseillé de ne pas les utiliser comme solutions de pré-brossage pour éviter une érosion amélaire iatrogène.

Commentaires

Compte tenu de l'effet inhibiteur sur la formation de la plaque des solutions à bas pH, leurs applications restent utiles, mais leur posologie doit être contrôlée.