Intérêt clinique des tests microbiologiques : étude comparative d'échantillons prélevés sur le même site et analysés par deux laboratoires indépendants - JPIO n° 1 du 01/02/2002
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 1 du 01/02/2002

 

Revue scientifique internationale - Recherche fondamentale

Parodontologie

H Pradère*   T Taïeb**  

But de l'étude

Il a été montré que l'utilisation de l'antibiothérapie systémique peut améliorer les résultats des traitements des maladies parodontales précoces ou réfractaires. Le but de cette étude est de déterminer la reproductibilité des résultats des analyses microbiologiques et de la susceptibilité aux antibiotiques de deux laboratoires indépendants à partir d'échantillons identiques.

Matériels et méthodes

Deux échantillons...


But de l'étude

Il a été montré que l'utilisation de l'antibiothérapie systémique peut améliorer les résultats des traitements des maladies parodontales précoces ou réfractaires. Le but de cette étude est de déterminer la reproductibilité des résultats des analyses microbiologiques et de la susceptibilité aux antibiotiques de deux laboratoires indépendants à partir d'échantillons identiques.

Matériels et méthodes

Deux échantillons appariés de cultures microbiologiques sont prélevés simultanément sur les mêmes sites sur 23 patients présentant une parodontite avancée précoce, à progression rapide ou réfractaire. Ces échantillons sont prélevés chez chaque patient au niveau des 3 poches les plus profondes à l'aide de pointes de papier et adressés à deux laboratoires différents dans les 24 heures pour des tests d'identification des souches bactériennes et des antibiogrammes.

Résultats

L'analyse de la présence des pathogènes parodontaux atteignant la valeur seuil montre une concordance dans seulement 9 cas sur 23. Chez aucun des 23 patients, les deux laboratoires ne retrouvent des espèces bactériennes identiques et, chez deux patients, il n'y a aucune concordance des espèces bactériennes présentes. Pour la susceptibilité aux antibiotiques à des doses bactéricides, les deux laboratoires sont d'accord pour utiliser de l'amoxicilline dans 17 % des cas, des tétracyclines dans 26 % des cas et du métronidazole dans 48 % des cas. Lorsque leurs résultats sont combinés, ils sont d'accord pour utiliser en association de l'amoxicilline et du métronidazole dans 78 % des cas.

Conclusion

D'après les résultats de cette étude clinique, la possibilité d'obtenir des résultats reproductibles et précis est douteuse. L'efficacité de la monothérapie antibiotique n'est retrouvée que dans moins de 50 % des cas alors que l'association amoxicilline-métronidazole (amox-métro) permettrait une disparition de la microflore dans près de 8 cas sur 10. Il apparaît ainsi que l'usage empirique de l'association amox-métro est cliniquement plus adéquat et d'un meilleur rapport qualité/prix que la mise en culture et le choix d'un antibiotique faits par un seul laboratoire.

Commentaires

Cet article a le mérite de nous faire réfléchir sur la qualité des outils d'analyse dont nous disposons à l'heure actuelle. Il confirme l'aide que peut apporter l'association amox-métro dans le traitement des parodontites agressives. Plus que le retour systématique à un usage empirique des antibiothérapies, cet article doit surtout nous inciter à améliorer encore les techniques de prélèvement, d'analyse et de susceptibilité aux antibiotiques.