Transfert de charge par un implant dans un modèle de sinus maxillaire augmenté - JPIO n° 3 du 01/08/2004
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 3 du 01/08/2004

 

Revue scientifique internationale - Recherche fondamentale

Implantologie

Éric Maujean  

(Tournant-en-Brie)

But de l'étude

Déterminer in vitro, sur un modèle composite de sinus maxillaire greffé avec différentes valeurs de rigidité, la répartition de la charge autour d'un implant.

Matériels et méthodes

Dans un bloc composite avec 2 résines simulant l'os cortical (1,5 mm en crestal et 0,5 mm pour le plancher sinusien) et l'os spongieux (3,5 mm) d'un maxillaire non greffé, un implant 3,75 (longueur : 3 mm) 3i® est placé dans ces 5 mm d'os simulé...


But de l'étude

Déterminer in vitro, sur un modèle composite de sinus maxillaire greffé avec différentes valeurs de rigidité, la répartition de la charge autour d'un implant.

Matériels et méthodes

Dans un bloc composite avec 2 résines simulant l'os cortical (1,5 mm en crestal et 0,5 mm pour le plancher sinusien) et l'os spongieux (3,5 mm) d'un maxillaire non greffé, un implant 3,75 (longueur : 3 mm) 3i® est placé dans ces 5 mm d'os simulé et soumis à des forces axiales puis latérales (15°) de 13,6 kg.

Les tensions engendrées dans le modèle sont enregistrées et photographiées dans un polariscope circulaire. L'analyse des franges avec Photoshop® permet de quantifier et de localiser les tensions autour de l'implant.

Le même protocole est appliqué après versement d'une résine qui devient rigide au fil des jours, simulant la maturation d'une greffe. Les tensions sont enregistrées aux jours 3, 4, 5 et 6.

Résultats

Avant la greffe, le maximum de stress est imposé à l'os cortical crestal pour les charges latérales et à tout l'os pour les charges axiales ; toutefois, l'os cortical sinusal est le moins soumis aux tensions quelque soit le type de force.

Après greffe et dans les premiers jours, sous force axiale, le stress ressemble à celui d'avant la greffe mais il est moins important, avec en plus un léger stress apical de l'implant. Avec la force latérale, la tension est plus importante dans l'os natif que greffé.

Lorsque la greffe a atteint son maximum de rigidité, sous forces axiale et latérale la tension apparaît en crestal, à la limite os natif-os régénéré, et en apical mais de façon modérée.

Commentaires

Au vu de cette étude, l'implantation dans une greffe osseuse sinusienne mature permettrait une meilleure répartition des forces et donc un maintien de l'ostéo-intégration si celle de la partie implantaire située dans la greffe était égale à celle dans la partie native. Or, les quelques travaux qui ont étudié la qualité du contact os-implant dans les greffes sinusiennes (Jensen et Sennerby, 1998 ; Watzek, 1999) ont tous montré un contact implant-greffe inférieur à celui entre l'implant et l'os natif. Toutefois, par cette étude, la répartition des forces en fonction de la rigidité de la greffe montre bien qu'un minimum de maturation osseuse doit être atteint afin que les charges ne soient pas encaissées par l'os natif seul. Il serait opportun de connaître chez l'homme, en fonction du biomatériau choisi, la durée minimale de cicatrisation pour que la greffe présente une rigidité suffisante à une implantation sûre.

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