Étude comparative des dérivés de matrice amélaire avec ou sans RTG pour le traitement de lésions interradiculaires de classe II chez le chien - JPIO n° 2 du 01/05/2005
 

Journal de Parodontologie & d'Implantologie Orale n° 2 du 01/05/2005

 

Revue scientifique internationale - Recherche fondamentale

Parodontologie

Thierry Taïeb  

(Paris)

But de l'étude

Le traitement des lésions interradiculaires de classe II par des techniques chirurgicales conventionnelles n'aboutit pas à la réparation complète des tissus. L'objectif de cette étude chez le chien est d'évaluer la capacité des protéines dérivées de la matrice extracellulaire de l'émail (EMD) à régénérer les tissus dans les lésions de classe II en association ou non avec la régénération tissulaire guidée (RTG).

Matériels et...


But de l'étude

Le traitement des lésions interradiculaires de classe II par des techniques chirurgicales conventionnelles n'aboutit pas à la réparation complète des tissus. L'objectif de cette étude chez le chien est d'évaluer la capacité des protéines dérivées de la matrice extracellulaire de l'émail (EMD) à régénérer les tissus dans les lésions de classe II en association ou non avec la régénération tissulaire guidée (RTG).

Matériels et méthodes

Des lésions interradiculaires de classe II standardisées sont créées à l'aide de fraises boules chez 4 chiens. Trois semaines après la création des défauts, ceux-ci sont traités par un lambeau d'accès de pleine épaisseur et le curetage des lésions (groupe 1), associés à de l'EMD et une membrane en PTFE-e (groupe 2) ou à de l'EMD seul (groupe 3). Chaque groupe comprend 8 sites. Les animaux sont sacrifiés à 8 semaines postopératoires. Des coupes histologiques sont préparées et examinées au microscope. L'analyse histomorphométrique permet d'évaluer la néoformation osseuse, la formation de néocément et la migration de l'épithélium de jonction dans la zone interradiculaire.

Résultats

La néoformation osseuse est beaucoup plus importante dans le troisième groupe (67 %) que dans les deux premiers (environ 30 %). Des migrations apicales de l'épithélium de jonction ne sont observées que dans le groupe 1. La distance entre le sommet de la crête osseuse et le toit de l'espace interradiculaire est la plus grande dans le groupe 2.

Conclusion

L'EMD a provoqué une régénération significative des lésions interradiculaires de classe II chez le chien, mais l'association avec les membranes en PTFE-e a été nuisible. Ceci peut être expliqué par l'exposition fréquente des membranes qui entraîne une néoformation osseuse moins importante que lorsque l'EMD est utilisé seul. De plus, le remplissage du défaut par l'EMD sous la membrane peut altérer la formation du caillot sanguin et, plus tard, du tissu de granulation qui est essentielle à la réussite de la RTG.

Commentaires

Cette étude animale confirme l'efficacité des traitements par l'EMD. Les 2 techniques de régénération (EMD et RTG) ne font pas appel aux mêmes mécanismes cellulaires. Leur association ne montre pas une potentialisation des effets mais, plutôt, une perturbation de ces mécanismes (exclusion cellulaire pour la RTG et stimulation de néocément pour l'EMD).